24.8.08

Retour sur clones

Le site Wired revient sur la naissance en août de 5 chiots clonés à des fins commerciales. Madame Bernann McKinney, citoyenne américaine, possédait un chien nommé Booger, qu’elle adorait comme il se doit. Mais Booger eut la mauvaise idée de mourir en avril 2006. Désespérée, sa maîtresse fit d’abord appel à la société Genetic Savings & Clone. Comble de malchance : cette société a déposé son bilan en septembre 2006. Elle avait réussi à cloner quelques dizaines de chats, mais aucun chien, depuis sa fondation au début des années 2000. Mme McKinney se tourna donc vers la Corée : le Pr Woo Suk Hwang y avait réussi le premier clonage d’un chien, un lévrier afghan appelé Snuppy, dont le faire-part était paru dans Nature en 2005. (Il avait aussi prétendu avoir cloné des embryons humains, mais cette annonce se révéla être une fraude). Mais un collègue de Hwang, Lee Byeong-chun, dirige désormais le département scientifique une société privée de biotechnologie, RNL. Comme on peut le constater sur leur site, RNL a pour offre principale des solutions de thérapie cellulaire humaine. Mais les Coréens sont des pragmatiques, à moins qu’ils n’aient été très sensibles à la douleur de Mme McKinney : toujours est-il qu’après accord sur le transfert de technologie avec l’Université nationale de Séoul, les chercheurs ont décidé d’ajouter le clonage animal dans leur offre commerciale. Le travail sur Booger a commencé début mai 2008. Et s’est donc achevé le 28 juillet 2008 par la naissance de cinq nouveaux Booger en bonne santé. Pour un coût de 50.000 dollars tout de même, ce qui ne place pas la photocopie de Médor à la portée de toutes les bourses. Comme le souligne Wired, on ignore cependant le nombre de tentatives nécessaires pour obtenir ces naissances viables. Le clonage des chiens est notoirement difficile : quand l’équipe de Hwang avait cloné Snuppy, il avait fallu 1095 embryons transférés chez 123 chiennes. La faillite de Genetic Savings & Clone paraissait signaler la retombée du soufflé dans le domaine du clonage, après les quelques années de fort enthousiasme ayant suivi la naissance de Dolly, en 1996. L’exploit coréen signifiera-t-il le retour en grâce des carbon-copies à fins privées ? Une société californienne, BioArts International, a été relancée sur les cendres de Genetic Savings & Clone. Américains et asiatiques ne lâchent donc pas le marché du clonage de compagnie.

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