15.8.08

Brouillard

Concernant l’homme, deux langages : ceux qui parlent de la réalité, ceux qui parlent de leur idéal de réalité. Ces derniers sont les plus bavards, il en résulte un épais brouillard enrobant les affaires humaines. La vue s’habitue à ce flou, les contours trop nets lui font désormais mal.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est quoi la réalité? C'est quoi l'idéal scientifique? Tout le monde cloné et athé? Et si l'au delà existait, et si l'âme existait? Il y a plus de preuve de l'après vie que de la non vie, beaucoup plus. Ne croire en rien ou en tout, c'est pareil. Le fanatisme athé existe aussi. Pourquoi ne pas garder un juste équilibre? Pourquoi ne pas garder une curiosité?

C. a dit…

Mais justement : l'idéalisme me semble le pire adversaire de la curiosité, car il nous détourne du réel, il le rend grossièrement intelligible et il écarte les détails, les nuances, les contradictions, tout ce qui dérange l'idéal dont il est porteur.

Anonyme a dit…

C'est n'importe quoi ! Si les hommes ne rêvait pas d'une autre réalité, la science n'existerait pas.
Ce genre de réflexion ne peut pas provenir d'un scientifique.

C. a dit…

On n'entend pas la même chose par "idéal" ou "rêve", je suppose. La science n'existerait pas sans imagination. Mais si elle est expérimentale, elle colle en dernier ressort à l'observation, c'est-à-dire au réel. Le reste, c'est "n'importe quoi", selon vos termes.

Anonyme a dit…

J'ai des copines frigides, n'ont jamais connu l'orgasme, c'est leur réalité. D'autres personnes ne vivront jamais la sensualité, une nuit blanche, la passion, l'érotisme. C'est leur réalité.
Chacun vit dans sa propre réalité. Je ne tente plus d'expliquer l'orgasme ou l'état amoureux à des personnes qui ne le vivent pas elles-mêmes. Perte de temps. Elles trouvent cela effrayant, et me prennent pour une dingue, une désaxée quand je tente de leur expliquer. Nous n'habitons pas la même planète.

C. a dit…

(lb) Oui. Ce que j'avais en tête dans ce fragment : la projection par certains d'un idéal depuis eux-mêmes (leurs expériences, leurs pensées, leurs goûts, etc.), et l'incapacité à comprendre ou accepter que la réalité est plus complexe, plus diverse, plus nuancée. En gros, tous ceux qui parlent de l'Homme au singulier.