1.9.08

Y'a qu'à, faut qu'on

Ce qui me frappe dans les conflits du Caucase, comme à l’accoutumée dans ce genre de cas : de l’intellectuel alpha à l’internaute lambda, tout le monde y va de son avis éclairé et définitif sur ce qu’il faut faire. Des gens qui ne connaissent sans doute pas grand chose de la Russie, de la Géorgie, de l’Ossétie et de l’Abkhazie, qui ignorent plus encore ce qui s’est réellement passé sur le terrain au mois d’août, émettent malgré tout des jugements graves ou proposent des solutions efficaces. C’est quand même fascinant et inquiétant, cette disposition humaine à régler les problèmes des autres, à se croire doté de capacités innées d’évaluation des situations complexes, à binariser le monde pour mieux s’y adapter, à capitaliser sur sa réputation d’acteur engagé et concerné en mobilisant ses semblables sans vergogne. Plus on donnera de pouvoir au primate humain au-delà du gouvernement de son existence individuelle, plus on entretiendra ces instincts archaïques et dangereux.

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