13.9.08

Circuits de la peur

La peur fait partie de ces émotions ancestrales que les humains partagent avec bien d'autres espèces. Une équipe emmenée par Elizabeth Phelps et Jospeh LeDoux vient de s'intéresser aux circuits de contrôle de la peur, et publie ses résultats dans Neuron. On sait que chez les animaux comme chez H. sapiens, il existe des échanges entre l'amygdale (groupe de noyaux neuronaux anciens du système limbique) et le cortex préfrontal ventromédian (CPFvm). Les chercheurs ont voulu savoir si l'homme pouvait utiliser efficacement des fonctions cognitives supérieures pour réfréner sa peur, notamment dans le cortex préfrontal dorsolatéral (CPFdl). Un groupe de volontaires devait ainsi réfléchir à une image apaisante (un océan bleu) tout en étant en présence d'un stimulus anxiogène. L'examen de leur cerveau par imagerie a révélé une diminution de l'activité de l'amygdale régulée par l'activité simultanée des deux régions, le CPFvm et le CPFdl. Ces travaux permettent notamment de comprendre les bases neurales des thérapies cognitives et comportementales utilisées pour traiter certaines formes d'anxiété ou phobies. L'approche comportementaliste, qui consiste à placer le sujet face à un stimulus anxiogène mais sans conséquence négative pour lui, utilise la voie ancienne amygdale-CPFvm. Elle fonctionne aussi bien chez les rongeurs que chez les humains. L'approche cognitive, qui consiste à divertir la sensation de peur par des représentations alternatives, fait appel à des mécanismes plus récents de l'évolution cérébrale, sans doute propres à l'espèce humaine et se greffant sur les circuits plus anciens.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui, c'est pour ça que les thérapies cognitives et comportementales semblent plus efficaces que la psychanalyse.