3.9.08

L'euthanasie du CCNE serait une sage décision

Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé, dit CCNE, fête ses 25 ans. Son président actuel, Alain Grimfeld, profite de l’occasion pour dresser dans Le Monde un bilan (auto-)satisfait de ce comité parfaitement inutile. Car sur toutes les grandes questions – euthanasie, procréation, génie génétique et cellulaire, greffes, disponibilité du corps, etc. –, on ne trouve généralement aucun consensus chez les représentants religieux ou laïcs du CCNE. Et quand consensus il y a, le plus souvent sous l’angle de l’interdit, ce comité de « sages » autoproclamés n’a de toute façon aucune légitimité pour tracer une frontière entre ce qui serait éthique et ne le serait pas. La morale ne se décrète plus en conclave, au cas où certains l’auraient oublié. Le propos lénifiant de Grimfeld illustre parfaitement la superfluité de son Comité : « (…) un quart de siècle de réflexion sur des sujets qui se trouvent au cœur de grands enjeux de société comme la recherche sur les cellules souches, le clonage ou encore l'assistance médicale à la procréation. Autant de sujets sur lesquels un consensus est difficile à trouver. Tant mieux ! L'essentiel ne réside pas dans la réponse apportée aux différentes questions soulevées, mais dans le fait de questionner, dans l'échange. C'est ce dialogue, vivifié par la pluridisciplinarité des approches, renouvelé par les progrès scientifiques et réinventé par l'ouverture internationale, qui est gage d'éthique. » Un dialogue n’est gage de rien du tout si les positions en présence sont incompatibles, et se payer de mots creux ne change rien à l’affaire. Qu’on le veuille ou non, les sociétés modernes sont pluralistes dans leurs choix éthiques, les différentes morales en présence ne sont pas d’accord entre elles (que ce soit les morales catholiques, protestantes, musulmanes, juives, bouddhistes, hindouistes, shintoïstes et autres pour les religieuses, déontologistes, conséquentialistes, minimalistes pour les laïques). Inutile de discuter à l’infini sur ce qui n’existe pas, à savoir une position substantielle au-delà du minimum commun reconnu dans nos pratiques (ne pas nuire à autrui). De même que les lois liberticides bio-éthiques doivent être abrogées, car elles ne font jamais qu’entériner la biopolitique autoritaire des États, le CCNE doit être dissous : l’éthique se passera très bien de ces pseudopodes bureaucratiques, ses représentants religieux ou philosophiques n'ont pas à gâcher l'argent des citoyens pour tourner en rond derrière leurs lambris.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

débile !