11.9.08
Manipulation, cognipulation
Les humains se distinguent des autres primates, a fortiori des autres animaux, par leur faculté à percevoir des relations intentionnelles (dans le rapport aux personnes) et des relations causales (dans le rapport aux objets). C’est probablement une seule aptitude au départ : on peut faire l’hypothèse que la théorie de l’esprit et la théorie de la réalité sont deux facettes d’une même évolution cognitive dont nous ignorons à ce jour les étapes exactes. L’humain et ses ancêtres manipulent le monde, ce dont témoignent les artefacts, dès lors qu’ils ont compris et transmis les relations causales à l’œuvre entre des objets ; mais ils manipulent aussi bien les autres, ce qu’exprime le langage, dès lors qu’ils ont compris et transmis les relations intentionnelles à l’œuvre entre les personnes. Le langage est devenu ensuite un outil général de manipulation, la référence s’étendant à tous les objets possibles, la syntaxe à toutes les propositions possibles. Il faudrait d'ailleurs appeler cela une « cognipulation ». Dans les flux du langage et de la réalité, certains cherchent la vérité parce qu’ils soupçonnent cette disposition humaine d’être malveillante – ils ont l’instinct de cette malveillance, ils sentent ou savent combien il est facile d’être manipulateur ou cognipulateur, ils devinent autour d’eux des associations de malfaiteurs et de malpenseurs.
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