3.9.08

Les autoroutes de l'information cérébrale (et leurs échangeurs)

On se représentait jadis le cerveau comme un système hiérarchisé, avec un sommet servant de contrôle (les fonctions « supérieures ») et une base faisant le travail (les fonctions « inférieures »). Comme toutes les métaphores, celle-ci était prisonnière de l’imaginaire de son temps et surtout des limites de nos connaissances. Aujourd’hui, on dira que le cerveau humain fonctionne plutôt en réseaux, avec des sous-systèmes plus ou moins spécialisés assurant le traitement en parallèle de l’information. Mais cela ne signifie pas que toutes les zones de ce cerveau ont la même importance en terme d’activité neurale. Une équipe de neurologues américains et suisses a procédé sur cinq volontaires sains, au repos, à une imagerie cérébrale par spectre de diffusion. Après avoir divisé le cerveau en 1 000 zones d’observation, ils ont analysé le comportement de la matière blanche, c’est-à-dire les faisceaux d’axones porteurs d’information et recouvert de myéline (la matière grise étant formée du soma des neurones, qui a été étudiée aussi par IRM classique pour corroborer le spectre de diffusion). Il en résulte que les « autoroutes de l’information cérébrale » connaissent des nœuds importants d’échange, situés dans le cortex postérieur médian (points rouges de la figure de droite). Cette zone a été baptisée par les auteurs « noyau de la connectivité cérébrale ». Elle serait notamment responsable de l’intégration fonctionnelle des données issues du reste de l’activité neurale.

Référence et illustration :
Hagmann P.. et al. (2008), Mapping the structural core of human cerebral cortex, PLoS Biology 6, 7, e159, doi:10.1371/journal.pbio.0060159

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