27.3.08

Note rapide sur le transhumanisme

Plusieurs personnes m’ont demandé si je me définis comme « transhumaniste ». J’ai toujours une grande difficulté à endosser les « ismes » quels qu’ils soient, mais je me reconnais bien volontiers dans les termes de la Déclaration transhumaniste (ci-après, je publie une traduction française de la déclaration originelle, légèrement modifiée par rapport à la traduction qui circule habituellement, notamment sur le site de la WTA - Association transhumaniste mondiale).

Malgré ses sept attendus, cette déclaration concerne en fait deux points essentiels : une approbation générale de la raison technoscientifique comme outil d’une vie meilleure, une approbation particulière de la raison technoscientifique comme moyen de transformer l’homme (en vue de cette vie meilleure). Seul le second point différencie vraiment le transhumanisme des autres courants technophiles, dont la plupart n’envisagent pas une mutation biotechnologique des humains.

Le programme transhumaniste paraît simple, ouvert et rationnel ; mais le fait est qu’il affronte partout où il se déclare une levée de boucliers, y compris de la part de ceux qui se disent « humanistes » (et malgré la filiation humaniste revendiquée par les transhumanistes). Ces violentes réactions à l’idée de modifier l’homme sont de diverses natures : religieuse, idéologique, phobique ou prudentielle. C’est surtout leur problématisation qui m’intéresse ici, dans une perspective historique ou philosophique.

Déclaration transhumaniste

(1) L’avenir de l’humanité va être radicalement transformé par la technologie. Nous envisageons la possibilité de modifier la condition humaine, dans des domaines comme le caractère inéluctable du vieillissement, les limitations de l’intelligence humaine ou artificielle, les états psychologiques non choisis, la souffrance et notre confinement sur la Terre.

(2) Des recherches méthodiques doivent être menées pour comprendre ces futurs développements et leurs conséquences à long terme.

(3) Les transhumanistes pensent qu’en étant ouverts aux nouvelles technologies et en les adoptant, nous nous donnons de meilleures chances d’une utilisation à bon escient qu’en essayant de les interdire ou de les exclure.

(4) Les transhumanistes prônent le droit moral pour ceux qui le désirent de se servir de la technologie en vue d’accroître leurs capacités physiques et mentales (y compris reproductives), et en vue de mieux maîtriser leur propre vie. Nous recherchons l’épanouissement personnel au-delà de nos limites biologiques actuelles.

(5) Pour planifier l’avenir, il est impératif d’intégrer l’éventualité de ces progrès spectaculaires en matière technologique. Il serait catastrophique que ces avantages potentiels ne se matérialisent pas à cause de la technophobie ou de prohibitions inutiles. Par ailleurs il serait tout aussi tragique que la vie intelligente disparaisse à la suite d’une catastrophe ou d’une guerre impliquant des technologies de pointe.

(6) Nous devons créer des forums où les gens pourront débattre rationnellement de ce qui peut être fait ainsi que d’un ordre social où l’on peut mettre en œuvre des décisions responsables.

(7) Le transhumanisme englobe de nombreux principes de l’humanisme moderne comme le bien-être de tout ce qui éprouve des sentiments, qu’ils proviennent d’un cerveau humain, artificiel, posthumain ou animal. Le transhumanisme n’appuie aucun politicien, parti ou programme politique.

Doug Bailey, Anders Sandberg, Gustavo Alves, Max More, Holger Wagner, Natasha Vita More, Eugene Leitl, Berrie Staring, David Pearce, Bill Fantegrossi, Doug Baily Jr., den Otter, Ralf Fletcher, Kathryn Aegis, Tom Morrow, Alexander Chislenko, Lee Daniel Crocker, Darren Reynolds, Keith Elis, Thom Quinn, Mikhail Sverdlov, Arjen Kamphuis, Shane Spaulding, Nick Bostrom


Référence : Transhumanist Declaration
Nota : Il existe une Assocation française technoprogressiste qui s’inscrit dans le courant transhumaniste.

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