
Les biologistes s’intéressaient en l’occurrence à la protéine nogo. Ce récepteur est connu pour son effet dans les nerfs périphériques de la moelle épinière, où il contribue à paralyser la croissance des neurones, et donc la régénération en cas de traumatisme. Mais il semble que nogo joue également un rôle plus important que prévu dans le système nerveux central. D’une part, la molécule module les signaux dans les zones de transmission d’informations au contact des neurones (les synapses), d’autre part elle modifie les extensions des neurones servant à cette communication chimique et électrique (les épines dendritiques). Les souris mutés exprimant moins nogo que la normale ont montré un surcroît de neuroplasticité. Ce qui laisse entrevoir que nogo influence l’apprentissage, la mémoire et l’intelligence.
Il serait bien sûr tentant de voir dans une pilule bloquant l’expression de nogo la future solution universelle pour booster son pouvoir cérébral. No nogo, secret du supercerveau ? La prudence est de mise, prévient Roman Giger, car la protéine semble par ailleurs protéger les axones (encore une autre partie des neurones). L’étude approfondie de tous ces effets positifs et négatifs de nogo, ainsi que des meilleurs moyens de les moduler, est donc à l’ordre du jour. Les chercheurs ont de pain sur la planche. Et les souris neuroptimisées attendent leur Nobel.
Référence :
Lee H. et al. (2008), Synaptic function for the nogo-66 receptor NgR1: Regulation of dendritic spine morphology and activity-dependent synaptic strength, J. Neurosci., 28, 11, 2753-2765; doi:10.1523/JNEUROSCI.5586-07.2008
Illustration : souris vertes (exprimant la protéine GFP), obtenues par l’équipe de Masaru Okabe (1997).
1 commentaire:
Les souris vertes primitives se posent des questions! Ça restera toujours de fausses souris vertes!
hihi...
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