1.3.08

Article 31

Sur bon nombre de débats (prostitution, clonage, euthanasie, tests génétiques, etc.), je suis régulièrement irrité par l'hypocrisie ambiante et par l'arbitraire étatique. En y réfléchissant, il m'a paru évident que ces débats relèvent en fait d'un principe fondamental, le droit pour les individus de faire ce qu'ils veulent de leur corps tant que cet usage ne cause pas de tort à autrui. Or, un tel droit n'est reconnu nulle part. Il est même bafoué partout, car les biopouvoirs ne souhaitent pas lâcher leur monopole fort ancien sur nos corps.

Je soumets donc à votre sagacité et à vos critiques le projet suivant.

***

Projet de pétition internationale pour le libre-usage de son corps

La déclaration universelle des droits de l’homme (ONU, 1948) compte aujourd’hui 30 articles. Ce texte de référence pose les grandes libertés de l’individu dans les sociétés démocratiques. Sauf une, pourtant fondamentale : la liberté d’utiliser son corps comme chacun l’entend.

Nous, signataires, souhaitons modifier la déclaration de 1948 en ajoutant cet article :

Article 31
Tout individu a droit au libre usage de son corps et des produits de son corps.

***

Argumentaire de base

Depuis deux siècles, les sociétés démocratiques sont fondées sur le respect des libertés individuelles, comme les libertés d’opinion, d’expression ou de circulation. Mais il est une liberté totalement oubliée du législateur : le libre-usage de son corps.

Le corps est pourtant, directement ou indirectement, au cœur de nombreuses problématiques : contraception, avortement, prostitution, euthanasie pour citer quelques exemples. Avec les progrès des sciences et des techniques, la question devient plus aiguë : que peut-on faire de nos gènes, de nos cellules souches, de nos embryons, de nos tissus, de notre corps en général, avant comme après notre mort ?

Ces questions sont complexes, et chacun les aborde avec ses propres convictions. Mais dans une société pluraliste, c’est le cas de toutes les grandes questions politiques ou éthiques. Cette complexité n’empêche nullement de partir sur une base simple et universelle : la liberté de l’individu, la liberté d’user comme il le souhaite du corps qui définit son identité même et qui n’appartient qu’à lui.

Refuser aux individus un libre-usage intégral de leur corps, c’est livrer les mêmes individus aux décisions arbitraires des pouvoirs religieux, politiques, économiques ou autres.

Aucun commentaire: