17.3.08

Morphogenèse de la tomate et progrès vers le cube

La tomate cubique n’existe pas, bien qu’elle soit parfois utilisée dans l’iconographie anti-OGM comme le symbole de la « folie humaine » en matière de manipulation génétique. On se demande pourquoi d’ailleurs, puisque les centaines de varités de tomates actuelles (Solanum lycopersicum) n’ont rien de naturel et que l’homme leur a déjà imposé par sélection artificielle toutes sortes de formes étranges, bien éloignées de l’ancêtre sauvage petit et rond (S. pimpinellifolium). Mais bon, il ne faut pas trop en demander aux Gaïa-maniacs en matière de cohérence argumentative.

Des chercheurs de l’Université de l’Ohio, dirigés par Esther van der Knaap, sont parvenus à isoler et cloner un gène responsable de la forme de la tomate. Ce gène SUN, sur le chromosome 7 du fruit, est responsable à lui seul de 57% des variations phénotypiques observées dans les différentes espèces. C’est la duplication de certains éléments de ce gène sous l’influence d’un rétrotransposon qui fait tendre le fruit vers des formes plus ou moins ovoïdes.

Voilà qui promet des morphogenèses inédites pour les repas du futur. Pour les tomates cubiques, ce n’est pas gagné (sauf à les faire croître en conteneur de cette forme). Mais on fera quand même un effort pour les amis de Bové.

Référence :
Xiao H. et al. (2008), A retrotransposon-mediated gene duplication underlies morphological variation of tomato fruit, Science, 319, 5869, 1527-1530.

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