Au cours de ce siècle, les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) non renouvelables vont venir à manquer face à la demande croissante. Tout le monde est d’accord sur le constat (hormis la date du pic de production en regard de la consommation). Mais tout le monde n’en tire pas les mêmes conséquences. Les uns concluent qu’il faut en revenir à la frugalité par la décroissance. Les autres qu’il faut s’en sortir par la créativité et l’innovation. L’équipe de chercheurs et ingénieurs dirigée par Zhifeng Ren (MIT) appartient à la seconde catégorie.
Dans une prépublication en ligne de la revue Science, les chercheurs annoncent une percée importante dans le domaine des nanomatériaux. Leur problème de base est l’effet thermoélectrique, connu depuis les travaux de Seebeck, Peltier et Kelvin au XIXe siècle : certains matériaux peuvent transformer de la chaleur en électricité et inversement. Mais le problème est que les matériaux conduisant l’électricité conduisent également la chaleur. D’où une température qui s’égalise rapidement et un faible rendement. Zgifeng Ren ont contourné le problème par la nanotechnologie : ils ont recomposé des nanocristaux d’un alliage d’antimoine et de tellurure de bismuth, matériau mis au point dans les années 1950. Résultat : un gain de rendement de 40 % (mesuré en figure de mérite, c’est-à-dire rapport signal/bruit à l’entrée et à la sortie d’un récepteur). L’intérêt de ce travail est que la technique employée peut facilement être mise en œuvre en production de masse et que l’alliage, peu coûteux, n’a que faibles retombées environnementales. De quoi contribuer au sursis d’une civilisation industrielle dont on annonce régulièrement l’implosion prochaine.
Référence :
Poudel B. et al. (2008), High-Thermoelectric performance of nanostructured bismuth antimony telluride bulk alloys, Science, doi: 10.1126/science.1156446.
Illustration : ibid.
21.3.08
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3 commentaires:
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À suivre également dans le domaine du stockage de l'électricité : le condensateur à nanotubes, très prometteur côté temps de recharge et question capacité (c'est le cas de le dire...) grâce à une importante augmentation de la surface des plaques d'accumulation électronique sans augmentation du volume total du condensateur.
http://www.enerzine.com/15/576+Une-batterie-revolutionnaire-equipee-de-nanotubes+.html
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j'ai le regret de dire que rien de tout ça ne peut remplacer le pétrole (ou le charbon en chine) même à un prix élevé
Oui. Pour le moment et en termes de ressources connues, le charbon est le mieux placé pour remplacer le pétrole-gaz dans un premier temps. Mais c'est l'ensemble des pistes explorées aujourd'hui qui fera le mix énergétique d'après-demain (soit en gains de rendement, soit en nouvelles sources), sauf succès entre-temps des alternatives "massives" (fusion nuk, z machine, etc.). Mais un tel succès reste hypothétique en l'état d'avancement des travaux.
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