28.3.08

Martinez m'a tuer

Le site Fuzz est un agrégateur d’informations, c’est-à-dire que des internautes y postent des liens (pas des articles, de simples liens) vers des informations parues ailleurs sur la toile, selon un classement thématique. L’acteur Olivier Martinez a porté plainte contre Fuzz parce que le site avait publié un lien dirigeant vers une information sur sa liaison supposée avec une chanteuse australienne. La justice a fait droit hier à la demande de Martinez et a condamné Fuzz comme éditeur, au lieu de le considérer comme un simple hébergeur. (Hier aussi, la très officielle Agence France Presse a relayé une annonce d’un site tchèque sur la vie privée du même Martinez, à savoir son mariage avec la chanteuse en question). Le mois dernier, Olivier Dahan (réalisateur de La Môme), avait requis sans succès une semblable condamnation contre un site à fil RSS. Et une quinzaine d’affaires de ce type sont en cours, selon l’avocat d’Eric Dupin. Le web 2.0 se définit par sa nature contributive ou participative (chacun peut poster sur les sites des autres) et par la gratuité (tout ce qui est libre circule). La condamnation de Fuzz ne peut qu’aboutir à briser cet esprit : désormais, chaque responsable de site devra par exemple surveiller et éventuellement censurer l’intégralité des commentaires d’un blog, des messages d’un forum ou des informations agrégées par RSS. C’est évidemment impossible dans la plupart des cas. Comme dans la récente affaire Note2Be, la justice française s’inscrit donc dans une logique de restriction de la libre-circulation des informations.

PS : Je me contrefous de la sous-classe endogame des « peoples » comme je méprise la sous-sous-classe abrutie consommant leur image. Mais concernant Martinez, Dahan et compagnie, la moindre des choses pour les acteurs du web concernés serait de s’engager à les mettre sur une liste noire et à ne relayer aucune information les concernant, notamment quand les mêmes « peoples » si soucieux de leur tranquillité colonisent les écrans (ou les font coloniser par des représentants) pour faire leur promotion commerciale.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ou au contraire noyons tous les grands sites avec des informations/rumeurs sur Dahan, Martinez et consorts. Postons des milliers de commentaires sur amazon, flickr, fnac, libé, le Monde, rue89.
On verra bien qui aura le dernier mot. Et qui pliera en premier.
Notre nom est Légions, car nous sommes nombreux.
Les garçons sauvages cracheront leur venin sur leur justice passée.