10.3.08

Horde cherche mâle dominant

Une hypothèse me trotte dans la tête depuis longtemps : et si les idées politiques étaient en nombre fini ? En tant que pratique, le politique est l’art du possible dans l’organisation d’un groupe, et comme les possibles changent tout le temps, il y aura toujours des objets différents pour l’activité politique. Mais qu’en est-il des idées qui président à cet exercice, des axes qui guident les choix collectifs, des hiérarchies de valeurs revendiquées par les acteurs ? Mon intuition est qu’il n’y a pas un choix si vaste que cela. Dans les réformes, on privilégie l’égalité (progressiste), ou la liberté (libéraux), ou la stabilité (conservateurs), ou l’identité (nationalistes), ou la qualité de vie (écologistes)… et souvent un dosage de ces ingrédients. Il y en a sans doute quelques autres, mais pas tant que cela au bout du compte (ou je manque d’imagination). La division tendancielle droite-gauche des démocraties libérales est l’expression simplifiée de cette limite. Et si cette limite n’apparaît pas très clairement, si beaucoup attendent encore des choses nouvelles dans les choix du pouvoir, c’est notamment que l’exercice politique est très personnalisé : le primate social se passionne pour le mâle dominant de sa horde, plutôt que rationaliser les évolutions possibles de la horde elle-même et choisir celle qui convient le mieux à ses propres idées.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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Le conseil d'administration des entreprises de la finance, de l'industrie, du commerce et des services fonctionne sur le mode de la horde multimillénaire. Sa logique et son rationalisme sont par ailleurs implacables. C'est ce qui rend le capitalisme imbattable sur tous les plans de la politique actuelle, qui se déploie de manière unidimensionnelle sur une ligne allant de droite à gauche. Nous savons aujourd'hui que la politique ne trouvera de nouvelles possibilités que dans l'évolution contrôlée du vivant et qu'une nouvelle définition des positions politiques verra peut-être le jour pour remplacer celle de la simple ligne droite-gauche. Un jour, nous serons peut-être encore de gauche, du centre ou de droite, mais aussi d'en haut, d'en bas, de devant, de derrière, d'hier, d'aujourd'hui ou de demain. Qui sait si une telle définition des positions politiques n'existe pas déjà sous forme embryonnaire et qu'une mutation des gènes et donc de la pensée n'est pas déjà à l'origine d'une telle possibilité depuis quelques générations ...

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