27.7.08

Tueur, voleur, trompeur

Qu’on me tue, qu’on me vole, qu’on me trompe : voilà trois grandes craintes, trois vieilles angoisses de l’homme, trois socles solides de la morale. Imaginons par expérience de pensée que l’on mette demain au point un dispositif biotechnologique permettant, avec la plus grande assurance, d’éliminer dans l’esprit des futures générations les pulsions de tuer, de voler, de tromper. Eh bien, je gage que l’on répugnerait à utiliser réellement ce dispositif. Il y a ceux qui craindraient de perdre leur fierté à ne pas tuer, voler ni tromper, la noblesse de leur vertu se regardant dans le miroir du vice. Et il y a ceux dont l’esprit a été effleuré, voire un peu plus, par l’instinct du tueur, du voleur ou du trompeur, qui se demandent s’il n’y a pas là une secrète force, un indice de santé, une ultime chance de survie. Si l’évolution a préservé ces vices jusqu’à nos jours au lieu de les éliminer avec leurs porteurs, alimenteraient-ils d’inavouables vertus dans les sociétés humaines ?

2 commentaires:

Vince a dit…

rassurez-moi mr Muller : vous reveniez d'une soirée gothique quand vous avez écrit ce billet, c'est ça ?

C. a dit…

Non, je repensais simplement à tous mes meurtres, mes pillages, mes tromperies :D