28.7.08

Qui a peur de la rationalité procréative ?

Insémination artificielle, don de gamètes, clonage par transfert nucléaire, gestation pour autrui (mères porteuses)… c’est dans le domaine de la procréation que la réflexion éthique contemporaine est la plus nourrie, et que la moralisation législative et judiciaire du corps est la plus avancée. Pourtant, toutes ces techniques ne concernent qu’une minorité de couples stériles, soit une évidente disproportion par rapport à l’agitation intellectuelle, politique et médiatique. La grande peur de nos moralistes : que cette conception assistée par la technoscience s’étendent aux couples fertiles. Mais de quoi ont-ils peur au juste ? De quelques excès déraisonnables ou, au contraire, de l’émergence d’une procréation raisonnée, où l’on s’apercevrait que la raison n’accepte pas comme un bloc indivis l’héritage de l’humaine nature ? Car cela vaudrait aveu : ce dont nous ne voudrions pas pour nos descendants, nous ne l’aurions pas voulu non plus pour nous-mêmes, ni pour nos semblables. Une telle discrimination dans les possibles, voilà qui résonne avec douleur dans les si délicates oreilles de l’humanisme…

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