22.7.08

Monopole de l'information légitime

La mort de dieu ne signifie pas la disparition de la croyance. Non seulement le produit « dieu » se porte bien sur le marché de la foi, mais beaucoup d’individus qui s’en sont détachés se montrent de toute façon prêts à croire dans n’importe quelle idole de substitution. Ce qui est en train de mourir en revanche, c’est l’idée que l’ordre humain devrait se calquer sur un ordre naturel ou cosmique qui serait lui-même le reflet d’un ordre divin. Le dieu qui meurt n’est pas celui de la croyance personnelle, mais celui d’une croyance collective dans la capacité de tous les hommes à vivre en harmonie selon les mêmes préceptes. Ce fondement absolu ne pouvait en fait se maintenir que par le dogme et la contrainte. La religion, ce fut le monopole de l’information légitime. A peine ses pouvoirs sur les esprits ont-ils été contestés, à peine les individus ont-ils commencé à exprimer librement leur vision du monde, ce fondement absolu s’est effondré sur lui-même, dieu était mort comme horizon commun de la vérité dans l’histoire et comme socle commun de la morale dans la société.

Aucun commentaire: