29.7.08

Géométrie variable de la liberté d'expression selon Joffrin

"On choisit sa religion, on ne choisit pas son origine. L’islamisme est une religion devenue idéologie politique, soumise comme toutes les autres au feu de la critique et de la satire. Le fait d’être juif n’est pas un choix : attaquer les juifs en tant que juifs, comme le fait Siné, c’est la définition même du racisme. On est un peu accablé d’avoir à rappeler ces principes élémentaires."

Dans cette affaire Siné qui ressemble de plus en plus à un trou noir de la pensée, bien plus réel que ceux du Cern, voici donc l'analyse de Laurent Joffrin dans Libération. Outre qu’il n’a rien à voir avec les propos de Siné (qui attaquaient un individu en particulier pour sa conversion religieuse), je trouve ce texte particulièrement idiot.

Cela revient à poser que l’on n’aurait pas le droit (ou qu'il serait immoral) de dire du mal de ce qui ne relève pas d’un choix. Impossible donc de clamer : je déteste les blonds, les cons, les psychopathes, les obèses, les dépressifs, les vieux, les mioches, les femmes, les hommes, les bigleux, les timides, les diabétiques, les borgnes, les peureux, ou les nains. Et donc aussi les homosexuels ou les hétérosexuels, les Juifs ou les Bretons, les noirs ou les blancs, les cactus ou les chats. Et bien sûr le Joffrin, puisqu’attaquer le Joffrin en tant que Joffrin, ce doit être la définition même de la haine.

Le fait que l’on choisisse sa religion, en revanche, ouvrirait toutes grandes les portes de la liberté d’expression. On peut donc dire : « le christianisme est une religion d’esclaves », « le judaïsme a été conçu pour des paranoïaques » ou « l’islam séduit les QI inférieurs à 80 », tout cela sera une « critique » ou une « satire », les juifs, les chrétiens ou les musulmans ayant choisi d’être ce qu’ils sont, la religion étant la seule visée. On se demande en quoi ces propos sont moins offensants, dangereux, idiots, blessants ou simplement faux que ceux critiquant les individus ou les groupes pour ce qu'ils sont. Mais cela semble pourtant très clair dans l'esprit de Joffrin. Qui est ce qu'il est, et ne l'a pas choisi.

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