19.7.08

L'inflation de la peur

Dans Le Figaro, un débat opposant Luc Ferry à Nathalie Kosciusko-Morizet sur l’environnement et l’écologisme. Bien que le premier ne nous ait pas vraiment habitués à des positions d’une originalité fulgurante, on doit bien admettre qu’il défend ici un bon sens minimal en rupture avec la sinistrose hexagonale. C’est dire où nous en sommes… Quelques extraits.

« Avec Hulot, nous avions proposé à Juppé en 1997 la mise en place d'un comité d'éthique consacré à l'environnement qui puisse enfin dire ce qui est vrai, faux, de l'ordre de la rumeur et ce qui est encore discutable ! Je suis pour qu'on prenne des précautions, mais les OGM me paraissent le modèle de ce que l'on doit faire aujourd'hui en matière d'écologie. Si on peut fabriquer des grains de maïs ou de blé qui poussent sans eau, sachant que l'eau est une ressource qui se raréfie, ce serait fabuleux. C'est cela qui sauvera l'humanité et pas de limiter la vitesse à 110 km/h. Évidemment, si on saccage la recherche avec la bénédiction de l'État, on n'y arrivera jamais !
(…)
Les OGM sont un cas particulier du génie génétique qui s'inscrit dans l'évolution scientifique la plus importante du XXe siècle. On n'a aucune idée de ce que va produire cette révolution. Deuxièmement, les écolos comme Bové s'en sont pris à la recherche sur les OGM, pas aux OGM eux-mêmes. Ils ont saccagé le travail de chercheurs. Il y a des enjeux symboliques derrière tout cela. On retrouve le mythe de Frankenstein. Frankenstein fait un monstre qui lui échappe. Certains écolos ne font rien d'autre que d'appliquer ce fantasme au grain de maïs. On ne dit même pas que le grain de maïs transgénique est dangereux, puisqu'on n'en sait rien. Tout cela témoigne d'une haine de la modernité.
(…)
Allègre donne le nom de climatologues qui ne sont pas d'accord avec les résultats du Giec, notamment sur les origines du changement climatique. Aujourd'hui, on a l'impression que c'est devenu une espèce de mérite d'avoir peur de tout. Peur du climat qui change, peur de la mondialisation, peur de la science qui s'emballe, etc. Je trouve préoccupante cette inflation de la peur dans notre société. Le principe de précaution est devenu l'alibi d'une forme de crainte généralisée. »

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