24.7.08

Être gouverné c'est...

A une époque où l’homme moderne avait encore le goût de la liberté, voilà ce qui lui écrivait Proudhon :

« Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé par des êtres qui n’ont ni le titre, ni la science, ni la vertu… Être gouverné, c’est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, asposillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est sous prétexte d’utilité publique, et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concessionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! » (in Idée générale de la révolution au XIXe siècle, Groupe Fresnes-Antony de la Fédération anarchiste, 1979, 248)

Le dressage a fait de grands progrès depuis : tout cela est regardé comme la moindre des choses par l’animal domestique humain.

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