24.7.08

Noms d'oiseaux, de rongeurs et autres plaisirs intellectuels français

Alain Badiou a été suspecté d’antisémitisme par deux grands spécialistes de la question (le soupçon, pas l’antisémitisme) : Pierre Assouline sur son blog, Bernard-Henri Lévy dans Le Monde avant-hier (voir ici). Dans une tribune du même Monde, Badiou assume son utilisation des métaphores zoologiques :

« Eh bien, finalement, je plaide coupable. J'utilise en effet sans remords les "métaphores zoologiques". Ce qui caractérise la politique, même si le capitalo-parlementarisme pousse sa domination jusqu'à vouloir nous le faire oublier, c'est qu'il y a des ennemis. Et pourquoi diable, si ce sont de vrais ennemis, me serait-il interdit de les injurier ? De les comparer à des vautours, à des chacals, à des butors, à des linottes sans tête, et même à des rats, à des vipères, lubriques ou pas, voire à des hyènes, dactylographes ou pas ? On ne peut pas toujours comparer les gens à des aigles, comme on l'a fait pour Bossuet, ni même à des bœufs, comme ce fut le cas pour le président du conseil Joseph Laniel, ou encore à des renards, comme c'était courant s'agissant de Mitterrand. »

Voilà donc un jeu amusant pour l’été, dont les règles sont au juste niveau du débat intellectuel français : trouvez le nom d’animal que mérite l’objet de votre inimitié. J’aurai hélas du mal à y jouer pour ma part : il m’a toujours semblé qu’ « humain » était le pire des qualificatifs animaliers, mon imagination zoologique dans l’imprécation se bloque à la simple contemplation de mes congénères, et plus encore lorsqu’ils sont mes concitoyens.

Humains français, donc, encore un effort pour être Mutants…

1 commentaire:

Vince a dit…

je reproduis ici un extrait du billet d'Assouline :

"Les fidèles de ce blog savent que je ne suis pas soupconnable de complaisance envers le personnage, mais un Rubicon est franchi dans cet avilissement, d’autant qu’il se manifeste du haut d’un magistère au sein d’une fabrique à élites."

je dis : c'est é n o r m e