30.10.08

Les générations futures, instrument de mortification du présent

Le blog 24 heures Philo publie une réflexion intéressante de Thierry Pech sur «la mortification du présent» au nom des générations futures. Le problème est qu’il y aura toujours des générations futures, donc que leur invocation condamne en fait chaque génération présente à l’angoisse et à la honte de dégrader le legs terrestre : «Ainsi le bonheur terrestre pourrait-il se trouver sempiternellement ajourné, une transcendance d'un nouveau genre nous enjoignant à une frugalité sans fin ; non plus une transcendance surgie du passé, toute armée par la tradition et les mythes originaires, comme celles que nous avons connues jusqu'ici, mais une transcendance surgie de l'avenir, des plus lointaines profondeurs du futur. Le problème, on le comprend, est que les générations futures ne sont jamais le terminus ad quem qu'une commodité de langage nous laisse imaginer. Du moins si l'on fait l'hypothèse d'une perpétuation du genre humain. Autrement dit, l'argument des générations futures pourrait très bien fonctionner comme un multiple éthique infini de nos efforts de prévoyance, de nos précautions, de nos sacrifices. N'est-ce pas là une définition possible de la mortification ?». (A lire sur le même thème : Le principe responsabilité (Hans Jonas), critique d’un concept trentenaire)

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