12.4.08

Des coeurs simples

Que cherche la majorité des Homo sapiens, finalement ? Des choses simples, ne pas souffrir, vivre longtemps et en bonne santé, être heureux, trouver l’âme sœur, avoir des enfants beaux et intelligents… Tout cela est humain, très humain, trop humain diront certains. Si les technosciences appliquées au vivant et à l’esprit ont un si grand avenir, c’est simplement qu’elles apportent de nouvelles réponses à ces vieilles requêtes. Elles promettent de chasser la douleur, de soigner les maladies, de repousser les limites de la longévité, de rapprocher les humains pour qu’ils trouvent leurs partenaires, de modifier les humeurs, de donner à sa descendance le maximum d’atouts dès la conception. Tout cela est banal au fond. Ce qui change : auparavant, seuls des discours en forme de sagesses pratiques nous aidaient à satisfaire nos requêtes, ou plus souvent nous consolaient de ne pas pouvoir les satisfaire. La technoscience préfère les actes aux discours, et plutôt que consoler de la fatalité, elle la combat.

4 commentaires:

Vince a dit…

On se souvient encore du "débat" autour de la recherche à partir de cellules souches humaines produites par clonage.

Mais l'homme possède-t-il les capacités intellectuelles suffisantes à la compréhension et surtout la modification de son propre génôme ? Je ne le pense pas (je suis généralement pessimiste ;), d'un autre côté, si j'étais né en 1752, pouvais-je imaginer le monde d'aujourd'hui ?

C. a dit…

Oui, je pense qu'il possède ces capacités, et je donne régulièrement ici des informations sur les progrès en ce domaine.

Attention, je ne crois pas aux discours optimistes et idéalistes nous promettant la lune pour demain. Comme la vie est horriblement complexe et la recherche terriblement coûteuse, le processus de Mutation que je décris ici va être très long, étalé sur plusieurs générations. Mais en même temps, grâce aux moyens techniques et notamment informatiques (numériques au sens large), la science progresse de plus en plus vite dans l'observation et la modélisation du réel. Donc sa transformation.

Regardez les gènes, on se disait en 1990 que le déchiffrement du génome humain prendrait des décennies, ce fut l'affaire de dix ans, et aujourd'hui on en est à déchiffrer en quelques jours des génotypes entiers, le mien ou le vôtre si l'on s'y prêtait. De même, l'arrivée de 3 milliards d'humains dans l'arène des pays développés apporte un grand nombre de chercheurs et de moyens pour la recherche, au-delà de l'Occident.

Anonyme a dit…

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"La technoscience préfère les actes aux discours, et plutôt que consoler de la fatalité, elle la combat" ... créant ainsi sa propre fatalité, qu'elle ne combat donc pas, mais à laquelle elle adhère car c'est la sienne sur le plan exclusif de l'inévitable, et pas sur celui du malheur et de la douleur ...

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C. a dit…

En effet, à mesure qu'elle s'instaure comme réel où l'humain se déploie, elle s'instaure aussi comme contrainte propre au réel.