Le Figaro fait état aujourd’hui de la création au Royaume-Uni, par l’équipe de Lyle Armstrong (Université de Newcastle), d’un embryon hybride obtenu à partir de cellules humaines et de cellules de vache (*). Soit une première en Europe, si le résultat est publié dans une revue à comité de lecture, les Japonais nous ayant précédé voici quelques années avec un hybride homme-lapin. Ce genre de travaux a sans doute un intérêt fondamental (pour l’étude de l’autorenouvellement et la différenciation des cellules souches), mais il est peu probable qu’il débouche sur quoi que ce soit de concret en terme d’utilisation clinique, où l'on s'attache au contraire à éviter tout intrant animal dans les cultures cellulaires. D’autant que la véritable avancée en ce domaine, avec les annonces simultanées de Yamanaka et de Thomson en décembre dernier, réside dans les cellules humaines dites IPS, c’est-à-dire des cellules adultes que l’on rend pluripotentes par manipulation génétique sans passer par le stade embryonnaire et tous les (faux) problèmes éthiques qui lui sont souvent associés.
Je remarque surtout dans l’article du Figaro cette réaction du cardinal Keith O'Brien : ce serait une «attaque monstrueuse contre les droits de l'homme, la dignité humaine et le genre humain ». Comme le vocabulaire est exactement le même que celui de certains gardiens du temple bio-éthique se disant athées ou agnostiques, j’en déduis que l’on est en phase d’hybridation entre le monothéisme religieux et le monohumanisme laïc. Cet hybride-là m’indispose beaucoup plus que quelques cellules homme-vache dans une boîte de Pétri.
(*) Merci à NJG de me l’avoir signalé.
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