23.4.08

Comment notre cerveau voit le monde

Un jour, le monde est gris, pesant, étranger. Un autre, le voici léger, vif, accessible. Le monde n’a pas changé d’un jour sur l’autre, ce sont seulement les connexions cérébrales du cerveau dépressif, cyclothymique ou bipolaire qui se sont modifiées et qui ont modulé différemment les processus perceptifs et cognitifs. Si vous êtes atteint de l’un de ces troubles, vous connaissez bien cette étrange transformation de la réalité et de la personnalité. Et vous savez bien que les autres - ceux qui ne sont ni dépressif, ni cyclothymique, ni bipolaire - ne parviennent pas réellement à comprendre ce que vous ressentez, ce qui rend la communication si difficile. Il en va bien sûr de même pour toutes les autres pathologies de l’esprit, dont certaines ont des effets plus prononcés encore – le schizophrène vit de manière intermittente dans le monde parallèle de sa psychose, l’autiste est incapable de communication sociale mais développe certaines aptitudes étonnantes, etc.

Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin : le cerveau dit normal connaît de nombreuses variations de tempéraments et d’aptitudes, que l'on commence seulement à explorer. Il n’y a pas de raison de penser que celles-ci n’influencent pas profondément la manière dont nous voyons le monde, nos croyances comme nos raisonnements. Regardez les débats contradictoires : des individus d’intelligence et de culture comparables défendent avec acharnement des conclusions opposées sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire, penser ou ne pas penser, croire ou ne pas croire. On dit en général que ce désaccord résulte d’une dissymétrie d’informations, les connaissances et les expériences n’étant jamais les mêmes. Et s’il résultait autant, voire plus, d’une complexion différente du cerveau, de certaines inclinaisons innées ou précocément acquises dans le développement, préconditionnant le traitement des connaissances et des expériences dans un certain sens plutôt que dans un autre ? L’exploration scientifique du cerveau est dans l'enfance et ce continent inconnu n’a dévoilé que bien peu de ses secrets. Ce qu’on y découvre modifie peu à peu la manière dont on se pense et dont on pense les autres. Comme chez le dépressif, l’autiste ou le schizophrène, on pourrait bien s’apercevoir que des variations somme toute minimes produisent peu à peu des différences majeures dans la perception et la compréhension de la réalité.

3 commentaires:

Vince a dit…

ça ne va pas en ce moment ?

C. a dit…

Toujours assez pour écrire :D

Vince a dit…

lol

eh bien continue, donc.