8.6.08

Valeurs, connaissances et choix

Dans un article récent de l’International Journal of Public Opinion Research, trois chercheurs ont analysé les données d’une enquête nationale menée aux Etats-Unis sur l’attitude envers les cellules souches embryonnaires humaines, entre 2002 et 2005. Ils ont voulu tester l’hypothèse selon laquelle le degré de connaissance scientifique permet de prédire le degré de soutien à la recherche scientifique dans les domaines où celle-ci est controversée. En fait, il n’en est rien : la connaissance scientifique est secondaire dans les choix des individus, qui sont d’abord dictés par leur religiosité, leur idéologie ou leur déférence à l’égard de la science. Dans l’opinion, les croyances prennent donc le pas sur les connaissances, la rationalité n’est pas opposable comme telle aux valeurs et aux attitudes.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous séparez croyances et connaissances, alors qu'il n'y a aucune raison de les séparer. Les critères de jugement scientifique ne relève tout simplement pas du même domaine que les critères de jugement politique ou éthique.
Une théorie pour être scientifique doit voguer entre les critères de cohérences, simplicité, exactitude, fécondité, beauté (hé oui), amplitude... La politique ne peu évidement pas se fonder sur ces critères la.
Par exemple on peu dire que les chimères fonctionnelle génétiquement breveté (les OGM) fonctionne trés bien et non pas de dégat sur la santé... scientifiquement ok donc, mais politiquement ils impliquent des questions sur la dépendances vis à vis d'une industrie qui produit ces semences et la pas ok. Voila, comment on peut être à la fois rationnel et raisonnable.

C. a dit…

En fait, je sépare croyance et connaissance parce que les auteurs le font dans leur méthodologie. Je ne trouve pas leur résultat étonnant, la désignation de l'ignorance comme source de préjugé m'a toujours semblé simpliste, fausse en fait. Comme vous le dites, les critères du jugement scientifique ne sont pas ceux du jugement moral ou du jugement politique. Là où cela devient ennuyeux pour moi, c'est quand nous sommes tous obligés de vivre dans la même société sous l'autorité du même Etat et que certaines croyances au sein de la société se traduisent par des interdits imposés à ceux qui ne partagent pas ces croyances.

Sinon, pas d'accord sur les OGM mais c'est un détail par rapport à la présente discussion (l'agro-alimentaire industriel est de toute façon dépendant d'un haut degré de technicité ou scientificité à toutes les étapes de la chaîne de production, avec ou sans OGM).