4.6.08

Diète génétiquement modifiée

Situé sur le bras court du chromosome 1, le gène MTHFR code pour une enzyme (méthylènetétrahydrofolate réductase) nécessaire à la production correcte des acides aminés, les briques des protéines. Comme pour la plupart des gènes, il existe des variantes (allèles) dans la population. On en a identifiées 14 à ce jour, 11 rares (moins de 1%) et 3 communes. L’un des allèles communs et quatre des allèles rares se traduisent par un défaut de fabrication des acides aminés, et sont donc impliqués dans des maladies rares (comme l’homocystinurie). Mais en fait, le défaut se traduit par une mauvaise synthèse de la vitamine B9 (acide folique ou folate). Une équipe de l’Université de Californie (Berkeley) dirigée par Jasper Rine vient de montrer qu’en procurant un supplément de vitamine B9 dans une culture de levure transfectée avec les cinq formes du gène humain, quatre d’entre eux peuvent retrouver une fonctionnalité normale.

Cette expérience rappelle que l’on se fait parfois une idée fausse de l’hérédité en y voyant un synonyme de fatalité. Le gène n’est jamais que la première étape d’une série de réactions biochimiques et quand bien même cette étape est défectueuse, il est possible de corriger les étapes suivantes ou de modifier l’expression du gène par son milieu cellulaire. La nutrigénomique, une discipline émergente ayant déjà abouti à des offres commerciales critiquées, se propose ainsi d’étudier comment la nutrition affecte l’expression de nos gènes.

Référence :
Marini N.J. et al. (2008), The prevalence of folate-remedial MTHFR enzyme variants in humans, PNAS, online pub., doi : 10.1073/pnas.0802813105

Aucun commentaire: