22.6.08

Bavardages

J’observe souvent que le prosélyte semble avoir un avantage sur les autres : il parle sans cesse, quitte à répéter mille fois les mêmes choses, cette répétition incessante se retrouvant d’ailleurs dans certains rites, notamment ceux des religions faisant de la conversion d’autrui un devoir du croyant. A titre d’hypothèse, on peut voir cela comme un atout dans le cadre d’une compétition cognitive au sein de notre espèce langagière : si les plus croyants tendent à être les plus bavards, leurs propos occupent proportionnellement une place plus importante dans l’ensemble des propos tenus. Heureusement, une proposition vraie reste souvent plus efficace que mille propositions fausses — mais je me demande si cette efficacité ne se trouve pas en dernier ressort en dehors du langage, dans l'agir, dans ce qu’une proposition vraie permet de faire ou non sur le monde. Si la science n’aboutissait pas à soulever des montagnes plus efficacement que la foi, grâce à des principes exacts et performants au lieu d’une simple ardeur aveugle, je crains que la majorité des humains n’aient absolument aucun intérêt ni respect pour elle.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Si la science ne permettait pas de déplacer des montagnes plus facilement que la foi, je crois bien qu'elle ne vaudrait pas mieux que la foi et qu'il n'y aurait pas grand interet à y trouver.

Seul alors un croyant y verrait un motif à craindre qu'on n'oublie de lui accorder respect, et la majorité des humains serait dans le vrai en l'ignorant.

Chercher ce qu’une proposition permet de faire ou non sur le monde : voilà la science, voilà que le vrai s'entrouvre.

Anonyme a dit…

C'est curieux comme les discussions que nous avons eu sur ce thème ne sont d'aucun intérêt pour vous : vous continuez la même rengaine à opposer croyance et science.

POE

Anonyme a dit…

Au fait, n'as tu pas pensé que tu pouvais appliquer cette règle du bavardage prosélyte à ta façon de discourir ?

Anonyme a dit…

Eighty percent of success is showing up. Woody Allen.