13.6.08

Agacement passager

Je dois avouer que le Traité de Lisbonne m’indiffère quelque peu, ainsi que le référendum irlandais à son sujet. Mais je lis cette chronique de Duhamel dans Libération : « Le non est une fois de plus possible dans la verte Erin dont le caractère ombrageux et le tempérament fantasque ne sont plus à démontrer. (…)Ainsi, au moment où, face aux crises mondiales l'Europe a tant besoin de se fortifier et de se rassembler, le destin du traité de Lisbonne dépend de la mélancolie de quatre millions d'Irlandais aussi imprévisibles que sympathiques, aussi irrationnels que changeants, aussi téméraires que soupçonneux. » Mais comment est-ce que l’on peut encore en 2008 aligner de tels poncifs minables, de telles généralisations méprisantes, de telles psychologismes autosatisfaits sur une communauté entière d’individus ? On se croirait revenu dans les pires moments du XIXe siècle où la bonne bourgeoisie se tapait le ventre en analysant doctement en fin de repas les caractères éternels du Juif, du Noir, du Boche ou de je ne sais qui. Je ne vais pas faire à mon tour de généralités sur le niveau intellectuel des chroniqueurs politiques français, simplement dire qu’Alain Duhamel pourrait éveiller ma pitié s’il n’alimentait bien plus immédiatement et bien plus irréversiblement mon mépris.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce n'est hélas pas la première fois que Libération fait preuve d'autant de crétinerie...