2.12.08

Lire Duvert

Je lis beaucoup de choses belles et intéressantes en ce moment chez Tony Duvert, un auteur mort récemment, ayant pour double singularité d’être un remarquable styliste et un pédophile assumé. Dans un passage du Journal d’un innocent, j’ai en mémoire cette réflexion : quand ils ne disent pas qu’elle est moralement condamnable, les bonnes gens affirment que la pornographie est esthétiquement nulle car c’est « toujours la même chose ». À quoi Duvert (ou le narrateur) répondait que le sport, la politique, l’économie, etc., c’est tout autant « toujours la même chose », et que seul un préjugé implicite suggère qu’il est intrinsèquement ennuyeux de contempler en détail les petites différences de deux sexes ou de deux coïts, alors que regarder avec la même minutie deux matchs de football ou deux débats du Parti socialiste serait suprêmement gratifiant pour le goût et l’esprit.

Mais c’est surtout cette page de L’enfant au masculin qui reflète admirablement mon point de vue – et, ai-je la faiblesse de croire, celui de la liberté des individus –, page que je me permets de citer ici longuement. En vous enjoignant vivement de prendre connaissance de cet auteur, si ce n’est déjà fait (toutes ses œuvres sont chez Minuit, en lien ci-dessus). Lire Duvert est une expérience absolument étonnante. Et rassérénante, à l’heure où la meute compacte des culs-serrés, cœurs-fragiles et cerveaux-mous se remet à aboyer son besoin de conformisme social et de rigorisme moral.

« La liberté sexuelle ne consiste pas dans l’élaboration et la diffusion d’un ‘bon’ standard de désir, mais au contraire dans la suppression de tout standard. Il ne s'agit pas d'un devoir d'émancipation personnelle (‘libérez, épanouissez votre sexe !...’) mais d'un ensemble de libertés publiques. On entretient — délibérément ? — une confusion entre les deux notions, et on nous arrose de recettes individuelles de bonheur sexuel là où le problème est d'institutions, de droit et de culture. On veut nous dicter de nouvelles normalisations là où la liberté implique l'abolition de toutes normes.

Falsification. Et dérision. À l'échelle individuelle, il est entièrement indifférent que tel homme ait l'érotisme le plus endormi, l'autre le plus saugrenu, tel autre le plus vaste ; qu'on ait dix mille amants des deux sexes et de tous les âges, ou qu'on en ait un seul ; qu’on vive pour faire l'amour, ou qu'on meure vierge ; que le corps humain vous éblouisse, ou qu'il vous ratatine de dégoût et de haine.

Car, si aucune instance collective ne reprend à son compte l'un de ces comportements pour l'universaliser, aucun n'est mauvais, aucun n'est nuisible. Si chaque choix a pour source non un endoctrinement, une oppression, mais les événements et les caprices de votre histoire personnelle, les constantes et les tropismes de votre corps, chacun de ces choix est à respecter et à tenir pour viable.

La liberté en amour n'est donc acquise qu'au moment où aucune forme de sexualité n'a le pouvoir de régner sur les autres et de les modeler à son image : et je parle ici du règne par l'Etat, et non des séductions auxquelles on a plaisir à succomber.

Le but de la libération sexuelle n'est pas que tout le monde fasse ou puisse faire l'amour avec tout le monde : mais que l’Etat, ses structures, ses lois s'interdisent tout regard sur les vies privées, quelque âge, quelque sexe, quelques goûts que l'on ait. Les sexualités ne sont pas du ressort de la morale publique : voila le seul principe qu'il s'agit d'instaurer. Nous sommes, je le sais bien, à des années-lumière de cette liberté-là ; je doute si nous la connaîtrons jamais.

Par ailleurs, les relations sexuelles n'ont besoin d'aucune morale spécifique. Les principes qui régissent nos autres interactions, notre coexistence, et qui définissent les limites des libertés de chacun, suffisent absolument à gouverner les actes amoureux.

Ni violence, ni contrainte, ni domination, ni propriété sur autrui : voila les seuls devoirs auxquels nos actes sexuels, comme tous les autres, ont à se plier ».

16 commentaires:

Anonyme a dit…

La pédophilie a été légale depuis toujours, les petits garçons étaient des jouets sexuels en tant qu'esclaves ou eunuques (les testicules écrasées à la naissance), les petites filles mariées de force, elles le sont encore dans certains pays. Le prophète a épousé une de ses femmes à 6 ans, et certains marocains intégristes souhaiteraient via un imam rétablir le mariage avec des petites filles. C'est depuis que la femme a le droit de vote, le droit de choisir son mari, de divorcer ou pas, que la pédophilie n'est plus légale. Par pédophilie il faut comprendre, l'attirance pour un enfant avant la puberté. Dutroux est parfaitement normal en Afghanistan et l'a été pendant longtemps dans nos contrées. Le plaisir sexuel de la femme, la reconnaissance de son intégrité physique, sa liberté dans le choix de son partenaire sexuel et de vie, c'est très récent en Occident. Si une femme n'a pas de poids politique, elle ne peut pas protéger ses enfants, donc ses fils également. Duvert a très certainement subi des abus par sa mère, c'est ce dont il ne parle jamais et c'est bien dommage. Ce qui est incroyable, c'est de se dire qu'il écrivait dans le Gai pied et qu'à l'époque l'homosexualité et la pédérastie étaient considérées de la même façon et donc se tenaient les coudes. Alors que dans un cas il y a deux personnes consentantes (et souvent amoureuses) et de l'autre un enfant en bas âge avec un homme adulte et donc souvent séquelles très graves, dont celles de ne plus pouvoir faire l'amour à l'âge adulte, de rester vierge (même pour les garçons), d'être impuissant, frigide, d'avoir la sexualité en horreur et même parfois les simples marques d'affection. Le fait de ne jamais pouvoir se défouler, prendre du plaisir à la fusion amoureuse, entraine parfois la toxicodépendance, la prostitution, la délinquance, et des tas d'autres séquelles possibles. 50% des hommes en prison auraient été abusés dans leur enfance, j'avais lu cela quelque part. Dans les groupes d'hommes violents, les chiffres sont similaires. Une bonne moitié, j'avais téléphoné pour poser la question, la personne en charge m'avait répondu, Oh un sacré paquet. Les pères ont perdu l'autorité paternelle systématique sur les enfants en 1970 (jusque là les mères n'avaient pas même le droit de signer le carnet de note en France), c'est à la même époque, que Duvert s'insurge et demande que les enfants soient retirés aux mères (afin de pouvoir faire l'amour avec eux comme d'habitude en fait). Duvert a senti le vent venir, il a senti que les mères prenaient le pouvoir et que donc il était en danger. Mais le pire pour Duvert, a été le mouvement gay et la reconnaissance par la société des homosexuels, car il devenait ainsi le dernier paria. Il ne faut pas confondre un Duvert et un homme vivant un amour réciproque et heureux avec un adolescent en dessous de l'âge légal, il ne s'agit d'ailleurs pas dans ce cas là, de pédophilie selon la définition médicale. Merveilleux film que Pretty baby, et belle histoire d'amour. Et bien sur Cocteau et Radiguet, qui avait 14 ans (illégal mais on s'en fout), ou 15 ans, parfaitement légal en France! Sublime histoire d'amour. Les associations souvent mélangent tout et c'est très con.

Anonyme a dit…

Abus sexuel, abuser, c'est le mot exact. Donc pas de contrainte ou de violence avec les enfants. Mystification: Tous les papas le font, toutes les mamans le font. Tout le monde le fait, je t'aime, je suis amoureux de toi, si tu savais comme je t'aime, ce que l'on vit est unique, spécial. Et l'enfant, assoifé d'amour, de besoin de reconnaissance, parfois fasciné par l'adulte, donne en fait ce que l'adulte demande pour faire plaisir, par besoin d'être aimé. Aucun problème à tout ceci, s'il n'y avait pas les séquelles.

Anonyme a dit…

70% des abus ont lieu dans la famille, dans 50% des cas par la mère et dans 10% des cas par la mère. Cependant, les femmes sont moins attirées par les enfants que les hommes, beaucoup moins (c'est hormonal). 50% des chimpanzés en bas âge meurent sous le coup des mâles violents, parfois leur père. Mais les femelles d'autres tribus peuvent également tuer des mères et des enfants. Cependant la violence, revient tout de même plus aux mâles. Si la femelle n'est pas assez forte physiquement pour protéger son enfant, il moura très certainement. La pédophilie et la gérontophilie, l'inceste, font partie de la vie normale des chimpanzés, ainsi que le cannibalisme, la guerre, etc. Les chimpanzés passent leur vie à s'attaquer d'une tribu à l'autre, et tous les petits en bas âge sont systématiquement tués et mangés par la tribu qui remporte la victoire. Notre code génétique est similaire à 99% avec ce primate.

Anonyme a dit…

Les enfants ont le cul serré et un coeur fragile c'est certain. Si vous avez vécu une histoire d'amour étant enfant avec un adulte et que vous avez aimé l'expérience, pourquoi ne pas la partager. Sinon, comment peut-on parler au nom des enfants abusés, et critiquer ceux qui les défendent? Les hommes et les femmes qui défendent les droits des enfants, qui les respectent, ont souvent une sexualité bien plus belle et bien mois cul serré que les pédophiles. Almodovar n'est pas un cul serré ou un cerveau mou, Wim Wenders non plus, ces hommes ont choisi de défendre les droits des enfants comme tant d'autres. Greg Arakki est-il un cerveau mou? Jean Paul Roger est-il un cerveau mou? Festen est-il un film de cul serré?

Anonyme a dit…

@SH: Bug. 70% des cas dans la famille, 50% des cas par le père, 10% par la mère. Tony Duvert prône ce qui a effectivement existé de tout temps. Ce qui est avant gardiste, la mutation, c'est la maîtrise des pulsions sexuelles et le respect du plus faible, la conscience de ses actes. La mutation, c'est de transmuter notre animalité, de la maitriser.

C. a dit…

(SH) Si, Duvert raconte avec pas mal de détails son parcours au gré de ses livres. Pas tellement de problèmes avec sa mère, semble-t-il, mais des expériences homophiles très précoces (à partir de 7 ans). Evidemment, c'est un témoignage assez particulier (au sens où il est à la fois littéraire et "idéologique") mais outre une très belle écriture, c'est aussi informatif.

Sur "l'idéologie maternelle", Duvert caricature bien sûr, mais ses observations contiennent une part de vérité (sur la manière dont les "valeurs féminines" tendent à peser sur le traitement socio-politique de certains sujets).

Sinon, le problème du "dossier pédophilie" est qu'il est devenu hystérique et qu'il manque de données factuelles (aussi bien sur la diversité des comportements qualifiés de pédophiles que sur la sexualité des enfants et des adolescents). Les statistiques que vous citez vont dans tous les sens, elles sont souvent non-scientifiques dans leur constitution et dans la presse peer-reviewed, on trouve des points contradictoires.

Vous parlez de gens devenus frigides, impuissants, violeurs, etc. à cause des pédophiles. Mais Duvert n'a pas tort de souligner que des parents hétéros et détestant eux-mêmes le sexe peuvent très bien rendre leur gosse frigide, impuissant, violeur, etc. C'est donc un débat toujours glissant, si l'on ouvre le couvercle des familles, on en trouve de pas belle et la pédophilie n'est qu'un aspect des choses. C'est justement la caricature "des parents parfaits et épanouissants face à des pédophiles monstrueux et avilissants" que je trouve critiquable. Mais vous n'aurez pas trop à me forcer pour dire que la caricature inverse de Duvert (des parents pervers et des pédophiles éveilleurs) n'est pas plus tenable.

Reste que je préfère (stylistiquement) le très belle prose de Duvert aux compte-rendus psychologisants des socio-éducatrices à envie de pénal ! Mais là, c'est de la littérature...

(Pif Patrick) Je ne critique pas ceux qui s'occupent des enfants abusés, mais je suis tout à fait prêt à critiquer l'insupportable mélange d'hystérie et de mièvrerie qui entoure la pédophilie depuis quelques années. Les "culs-serrés" et autres dont je parlais, ce sont par exemple ces journalistes du Figaro qui en rajoutent des kilos sur les "prédateurs d'internet" (voir sur leur site - désolé je ne sais pas faire de liens en commentaire - la dernière affaire en date, d'où il ressort qu'il n'y a eu... ni contrainte ni violence ni chantage, juste une fille de 14 ans qui a fugué après s'être fait draguer sur Internet, pas de quoi casser trois pattes à un canard mais cela devient une monstruosité). Ou bien encore cette majorité de Suisses, qui vient de décider par référendum que les crimes pédophiles sont imprescriptibles, à l'égal des crimes contre l'humanité ! Si coucher avec une fille de 12 ans devient aussi grave que massacrer 100.000 personnes, on marche sur la tête, non ?! Il y a un principe de proportionnalité des délits et des peines qui est mis à mal par les questions sexuelles, singulièrement pédophiles, dans une société soi-disant libérées sur ce point. Et de manière générale, l'incapacité à poser ces questions sexuelles de manière rationnelle.

Il semble que la question centrale est celle du consentement – et Duvert ne dit rien d'autre, voir sa dernière phrase dans la citation. Je veux bien qu'un individu n'en ait aucun avant 15 ou 18 ans, mais je trouve curieux que le même système rêve de mettre en taule des gosses de 12 ans. Donc, ils sont pénalement responsables (parfaitement conscients et volontaires, plein de libre-arbitre et maîtres de leurs actes etc.) quand ils se bagarrent, fument du shit ou brûlent une boite aux lettres, mais ils sont en même temps de pauvres innocents sans réel libre-arbitre s'ils ont envie de baiser, et notamment de baiser avec un adulte ? Et quand Duvert dit qu'à 7 ans, il a commencé à sucer ses copains ou à se faire sucer, puis quelques années plus tard à enculer ou se faire enculer, et qu'il a toujours aimé cela, comment doit-on juger ses actes ? Faut-il médicaliser et considérer qu'il est "fou" ou "déviant" ou "malade" ? Jeter un voile et faire comme si cela n'existe pas, s'interdire de faire des enquêtes sur ces questions, sans tabou ni préjugé ? Etc.

Cela me paraît intenable, ce régime spécial de la sexualité.

Anonyme a dit…

Les enfants entre eux ont tout à fait le droit d'avoir des relations sexuelles mais là encore il peut y avoir contrainte même entre enfants très jeunes, normalement on accepte 4 ans de différence d'âge. Je connais même un garçon qui a vécu en vrai couple dès l'âge de dix ans et relations sexuelles complètes avec un garçon de son âge pendant plusieurs années. A SH, nous sommes les seuls à défendre partour le médecin de MSF accusé de pédophilie (taper sur google MSF pédophilie), alors qu'il n'est en rien pédophile, les journaux débloquent à fond. Par rapport à l'histoire de la jeune fille de 14 ans, les journaux se trompent, c'est une honte d'utiliser le mot pédophilie dans ce cas de figure. La majorité sexuelle est fixée à 15ans en France, donc 15 ans moins un jour on est pédophile et deux jours plus tard, on est normal. Débile! Archi débile! La pédophilie c'est l'acte sexuel sur des enfants AVANT la puberté, donc un homme qui est attiré par une jeune fille de 14 ans n'est pas un pédophile c'est un homme NORMAL, tout ce qu'il y a de plus NORMAL. Ensuite c'est une question de législation, de pays, et de maîtrise de soi, etc. Cela peut être tout à fait légal dans certains pays à 14 ans, dans d'autres à 15 ans, et ainsi de suite. Un adolescent n'est pas un enfant. Duvert a très certainement dû souffrir d'une mère très possessive, intrusive, et a dû souffrir d'un interdit de la mère sur sa sexualité d'enfant et-ou d'une intrusion là aussi. Le problème de certains pédophiles, c'est qu'il se voit toujours à l'âge adulte comme des enfants, et n'arrivent pas à se rendre compte qu'ils peuvent blesser, faire du mal. Duvert sans doute se voyait toujours petit garçon jouant avec ses petits camarades. Le problème des séquelles, nous ne l'avons pas inventé, il suffit de surfer sur un site de victimes. Avoir des parents un peu coincés, ou avoir un père qui vous sodomise, ce n'est pas pareil. Dans un cas, vous serez peut être vous même un peu coincé, ou un peu en révolte, dans l'autre vous aurez le plus souvent des problèmes psychologiques lourds à surmonter, non insurmontables, mais un travail long et souvent douloureux. Subir des abus psychologiques, des violences physiques, c'est aussi de l'abus, mais on a remarqué que les dégâts sont moins profonds. Un père qui bat son fils, le traumatise en général moins que s'il lui roule gentiment des pelles. C'est ainsi. Si la loi dépénalisait l'abus sexuels sur les enfants, les taux d'abus qui sont très hauts exploseraient, ce serait un retour au Moyen Age. Duvert n'aurait pas dû se politiser, il aurait dû rester un écrivain. Par rapport aux études médicales sur le stress post traumatique des victimes d'abus sexuels, elles existent. Est-ce que c'est possible d'avoir des relations avec un adulte étant petit enfant et de ne pas être traumatisé? Peut être oui. Mais nous n'en connaissons pas autour de nous. Les rares personnes qui ont eu des relations sexuelles avec des adultes étant enfant, que nous connaissons, et prétendaient ne pas être traumatisées, n'avaient pas de relations sexuelles à l'âge adulte avec leur conjoint. Des couples platoniques. Une mère avait prostitué ses filles très jeunes. ves l'âge de neuf, dix ans. Une est devenue thérapeute, l'autre n'a plus parlé dès l'âge de dix ans, n'a plus quitté l'hôpital psychiatrique depuis, et une autre est restée prostituée. Certains passent le cap, d'autres non. Certains êtres sont plus fragiles que d'autres. Chacun met en place ses propres mécanismes de survie. L'absence, l'aide aux autres, l'acceptation...

Anonyme a dit…

L'imprescriptibilité a été votée au Canada depuis 1985, le Canada avait fixé par aileurs la majorité sexuelle à 14 ans. Il ne faut pas oublier que 70% des abus sexuels ont lieu dans la famille. Dans l'immense majorité des cas, il n'y a jamais de dépôts de plainte. On ne dépose pas plainte contre son père (1 fois sur deux c'est le père), sa mère, son grand père, sa grand mère, son oncle, son frère, sa soeur, en cela la volonté américaine de zigouiller les abuseurs est d'une connerie monumentale, on condamne pas à mort ses propres parents. MAIS. Si on se rend compte à l'âge adulte, que le père, le frère, la soeur, continuent les abus sur des enfants, sur les petits enfants, les neveux, et qu'entre temps on a conscientisé les séquelles des abus subis, là, il y a dépôt de plainte. L'imprescriptibilité a permis au Canada, une reconnaissance des abus sexuels subis quasi systématiquement par les amérindiens dans les orphelinats dans lesquels ils étaient placés de force, arrachés aux parents (10 000 plaintes et un peuple détruit psychologiquement), l'imprescriptibilité a permis que l'Eglise prenne ENFIN au sérieux les abus des prêtres (des centaines de plaintes collectives), certains prêtres ayant abusés de centaines d'enfants sur des dizaines d'années. L'imprescriptibilité a sans doute passé en Suisse, car un capucin vient d'être accusé d'abus sur 24 enfants, et il ne risquait plus rien, les victimes ayant toutes plus de 28 ans et aucune n'ayant déposé plainte, le contre projet gouvernemental ne prévoyait qu'un délai jusqu'à 32 ans, alors qu'il est de 38 ans en France. La prise de conscience des abus se fait rarement avant trente ans. La personne abusée souhaite avant tout oublier, ne plus y penser. Mais s'il y a séquelles, une prise en charge thérapeutique devient nécessaire. Une victime dépose rarement plainte avant la fin de sa thérapie, qui peut prendre pas mal d'années. Parfois des gens se trimballent avec des séquelles (ne pas aimer l'intimité par exemple) sans faire le lien avec l'enfance. Certains prêtres choisissent la prêtrise pour fuir l'intimité sexuelle, ayant eux mêmes été victimes d'abus. L'église a besoin d'aide plus que de jugement, mais on ne peut pas laisser des prêtres abuser de dizaines d'enfants en fermant les yeux. Enfin, la notion de droit de l'enfant est très récente. Voir le très beau téléfilm tiré de l'excellent scénario de Sandro Agénor sur les bagnes d'enfants en France au début du 20ème siècle, qui a explosé les taux d'écoute en 2006 sur France 3, battant même TF1. La prison pour les enfants dès l'âge de 12 ans, c'est dangereux, car c'est le prétexte idéal à des dérapages de ce type là.

C. a dit…

SH : "Duvert a très certainement dû souffrir d'une mère très possessive, intrusive, et a dû souffrir d'un interdit de la mère sur sa sexualité d'enfant et-ou d'une intrusion là aussi"

Le problème est que vous "psychologisez" post-mortem un individu qui a) ne témoigne pas de cela ; b) n'a pas souffert le moins du monde, à ce qu'il dit et écrit, de son existence. Peut-on lui laisser le doute favorable de la bonne foi sur le témoignage littéraire de son existence ? Comme à Matzneff et d'autres ?

SH : "Avoir des parents un peu coincés, ou avoir un père qui vous sodomise, ce n'est pas pareil. Dans un cas, vous serez peut être vous même un peu coincé, ou un peu en révolte, dans l'autre vous aurez le plus souvent des problèmes psychologiques lourds à surmonter, non insurmontables, mais un travail long et souvent douloureux."

Vous le savez bien : a) la souffrance psychologique n'est pas quantifiable ; b) 90% des enfants d'hétéros "coincés" ne seront pas médicalisés. Quand on dit que X% des violeurs ont été violés (X étant très variable selon les travaux), on doit toujours penser que 100-X % ne l'ont pas été (généralement la grande majorité), donc que les causalités, si vraiment on veut les chercher, sont enfouies quelque part, dans un coin que la société ne préfère pas voir.

SH : "Duvert n'aurait pas dû se politiser, il aurait dû rester un écrivain."

Il l'est resté, je trouve.

*

Mais à nouveau, je n'ai aucun point de vue "manichéen" là-dessus : il faut à tout prix sortir des généralités et des générosités, pour entrer dans des approches les plus rationnelles possibles. Ne serait-ce que l'éventuelle hyper-susceptibilité de l'enfant à une contrainte de nature sexuelle est un cas intéressant à discuter, observer et réfléchir, puisque le pauvre enfant subit dans sa vie mineure toutes sortes de contraintes non sexuelles (allant de la vexation à la violence, de l'interdit infondé à la claque facile), sans être traumatisé suppose-t-on. Et que sur tous les "traumatismes" observés, on sait que la résilience varie du tout au tout d'un individu l'autre, donc que les lois générales sur l'Enfant comme concept sont aussi peu valable que celles sur l'Homme comme concept. Hélas, entre ces généralités à Majuscule Initiale servant de bonne pensée dominante et rassurante, et des études de cas très précises sans information plus vaste qu'elles-mêmes, il y a un vide. Un vide de savoir, qui laisse comme toujours proliférer le trop-plein des convictions, certitudes et autres béquilles absolues nous servant de guides commodes.

C. a dit…

SH Rajout, exemple : "Parfois des gens se trimballent avec des séquelles (ne pas aimer l'intimité par exemple) sans faire le lien avec l'enfance."

Oui, mais pourquoi ce lien ? Pourquoi une gêne d'intimité est-elle liée spécifiquement à cela, et non à d'autres choses ? N'y a-t'il pas obsession rétrodictive à tout placer sur une cause ? Puis à construire cette identité victimaire ? C'est le problème à mes yeux : le lien de causalité toujours très ténu dans le domaine psychologique / psychaitrique, donc la fragilité de toute inculpation sur base "psychologisante". Je ne suis à ma connaissance ni pédophile ni abusé, ni homosexuel ni refoulé, et je trimballe pourtant une kyrielle de "troubles" psychologiques à l'étiologie incertaine. Dois-je, par exemple, dresser accusation publique de mes parents pour motif que leur norme hétérosexuelle sur base de mésentente chronique (= couple classique, trop classique) et d'obsession de réussite pour leurs enfants (idem) a contribué à ces "troubles" ?

Anonyme a dit…

pas glop :-(

Anonyme a dit…

Deux adolescents Charlie et Kevin.

Quelles sont les pires conséquences de l’agression sexuelle ?
Pour moi, Charlie, c’est le sentiment de solitude. C’est comme si on regardait le monde de l’extérieur, se sentir différent et pensez que vous êtes étiquetés d’une certaine façon. C’est aussi passer à côté d’être un ado et d’avoir à gérer des trucs d’adultes et de prendre des décisions d’adultes. Quand on vous a agressé ou que vous continuez à être agressé, plus rien de parait sécurisant ou intime. Je pensais que mon corps appartenait à d’autres. Je me sentais pris au piège, j’avais peur parce que si on ne se sent pas en sécurité dans son propre corps où peut on aller ?
Pour moi, Kevin, le plus difficile c’est les émotions liées à toute cette expérience. Je ne me sens pas en sécurité dans ma propre chambre et j’ai peur dans le noir. Je déteste quand quelqu’un me touche et si je ne me suis pas préparé au toucher, je me sens mal, comme si j’allais vomir. Aucune chance que j’aille dans une pièce seul avec un adulte. Je pleure ou je commence à trembler sans raison, même en classe. Je ne m’aime pas beaucoup et si quelque chose de sympa m’arrive (comme quand j’ai un A+ en anglais ou quand je marque un point pour mon équipe qui nous fait gagner le match) , je regarde quand même les autres garçons en espérant être à leur place.
Ce que nous essayons de dire là c’est qu’une des choses que l’on affronte avec l’agression sexuelle c’est le sentiment que toute votre vie est en l’air et que vous êtes en miettes. Mais en fait ce n’est pas vrai car tout va aller bien.
Toutes les saloperies viennent de l’agresseur avec tous ses mensonges et ses manipulations.
Un autre truc, c’est de se sentir coupable ou mauvais. Vous n’arrêtez pas de penser à l’agression, à ce que vous auriez pu faire. « Je suis un mec et j’aurais dû dire non ». Nous pouvons tous les deux témoigner que ce n’est pas aussi simple que ça. Ca arrive trop vite. Vous ne pouvez tout simplement pas croire que c’est en train de vous arriver. Vous êtes en pleine confusion, vous avez peur, vous restez cloué sur place, vous paniquez et vous avez l’impression que vous n’avez pas le choix. Peut être aussi que ça arrive depuis si longtemps que c’est devenu « normal » parce que vous n’avez rien connu d’autre. Les agresseurs ont un million de mensonges et de moyens de manipulation pour accentuer la confusion. Vous les croyez parce qu’ils expliquent pourquoi ça vous arrive : « c’est notre petit secret » , « d’autres mecs le font », « les pères font ça à leurs fils tout le temps », « tu es spécial pour moi »

En fait, Charles Muller, si vous passez simplement une heure à surfer sur un forum de victimes, vous vous rendrez vite compte que ces deux témoignages sont symptômatiques, et vous pouvez en entendre des dizaines par jour, des centaines par mois. Ils se ressemblent beaucoup. Mais il y a une part de mystère dans tout ça: Le silence de l'enfant vis à vis de ses parents, et surtout vis à vis de son abuseur. L'enfant qui se tait, qui n'ose pas dire, NON je n'aime pas, arrêtez. L'enfant qui ne pose pas une frontière claire. C'est très symptômatique de l'attitude des enfants. Sans doute car ils ne comprennent pas ce qui arrive. Un manque de réaction. Une surprise. Et un respect de l'adulte, pire, une confiance en l'adulte. Le monde est très mal fait, les enfants ne devraient avoir aucune séquelle, c'est une preuve de plus de l'imperfection du monde.

Charles pour vous répondre à vous: Mais je ne sais pas quels sont vos troubles. Si vous avez des difficultés à toucher, à être touché, que vous avez la sensation d'étouffer, de ne pas pouvoir supporter l'intimité, vous avez sans doute été abusé à votre insu (somnifères) ou vous êtes amnésique, cela arrive souvent.

Si maintenant vous souffrez de troubles mineurs, il doit y avoir des causes mineurs. Si vous souffrez de causes majeurs, vous devez avoir vécu des chocs majeurs, et les parents n'ont peut être rien à voir là dedans. Cela peut venir, d'un autre membre de la famille, de professeurs, d'autres enfants.

Il faudrait savoir quels sont vos troubles psychologiques. Se trouver sur une boule de feu entouré d'une mince croûte terrestre avec l'infini au dessus de sa tête, et la perpective de sa mort prochaine et celle de ces proches aussi, suffit à développer des troubles certains. La lucidité, l'intelligence, amènent des troubles. Ne dit-on pas un imbécile heureux. Vous souffrez peut être du syndrôme d'un surplus de lucidité, d'une suractivité du cerveau gauche. Et puis vos parents, n'ont pas fait peut être de grosses erreurs mais comme tous les parents, une accumulation de petites sans doute. Certains parents s'entendent très bien, savent gérer leur grain de folie, et ne mettent pas la pression sur leurs enfants pour réussir. Ils ne vous ont peut être pas assez apporté de rêves, d'espoir, d'amour et de fantaisie, sans être pour autant des tortionnaires.

Anonyme a dit…

1815 Zürich, première loi de fabrique: interdiction du travail des enfants de moins de 10 ans dans les usines avec sanctions pour l'entrepreneur. Il fallait vérifier l'âge de l'enfant par une attestation du curé. La durée du travail était limitée à 12 heures, comencement pas avant 5 heures en été, 6 heures en hiver.
1815 Thurgovie, loi sur la réstriction du travail des enfants.
1837 Zürich, nouvelle loi
1842 Argovie: le parlement décidait de ne pas limiter les heures du travail des enfants.
1846 Glarus (fortement industrialisé!): Législation des heures du travail (15 heures pour adultes, 14 heures pour enfants de moins de 14 ans).

Le droit des enfants à être heureux, c'est récent.

Anonyme a dit…

@SH :
Je ne peux absolument pas laisser passer ça :
"Si maintenant vous souffrez de troubles mineurs, il doit y avoir des causes mineurs. Si vous souffrez de causes majeurs, vous devez avoir vécu des chocs majeurs, et les parents n'ont peut être rien à voir là dedans."

c'est quoi ce ramassis de conneries ???

et puis ça aussi :
"[...]Cela peut venir, d'un autre membre de la famille, de professeurs, d'autres enfants."

Si c'était aussi simple !! non, il serait plus juste de dire "cela peut venir de n'importe quoi, n'importe quand et n'importe où, sans oublier toutes les interactions possible entre ces trois possibilité." là ce serait un chouillat plus proche de la réalité que cette simplification outrancière de "[...]Cela peut venir, d'un autre membre de la famille, de professeurs, d'autres enfants."
vous tombez exactement dans le travers contre lequel milite Mr Muller ; travers qui consiste à créer des généralités en hypersimplifiant, le tout à partir de cas particuliers qu'on ne comprend même pas...

donc, par pitié, ne vous lancez pas dans une analyse pseudo-psychologique.

C. a dit…

Ajidicia, vous exprimez en effet ma pensée sur ces sujets. Les troubles psychologiques et psychiatriques sont des questions à étiologie complexe, et il est probable que notre siècle verra leur nosologie évoluer considérablement (ce que l'on appelle "schizophrénie", "dépression", stress post-traumatique", etc. et plus encore les vieilles catégories de psychose et névrose, sera probablement décomposé de manière bien plus fine selon les bases génétiques, les facteurs développementaux, les influences mésologiques impliqués dans les émergences de chaque trouble ; mais il faut pour cela tout un arsenal épidémiologique se mettant doucement en place, des cas-témoins, des études de cohorte, des enquêtes de population, du screening sur génomes entiers, etc. Bref, tout ce qui permet de quantifier et qualifier ce dont on parle).

En revenant à nos affaires, et pour prendre le dernier exemple en date dont je parlais plus haut (les filles de 14 et 16 ans ayant fugué avec un homme de 45 ans à un an d'intervalle), j'aurais bien du mal à voir ce qui est le plus "traumatisant". Episode 1 : elle fugue et baise avec un adulte. Episode 2 : les gendarmes l'arrêtent, les médias en glose, les parents horrifiés et terrifiés la retrouvent, les médecins l'examinent, les psychologues l'interrogent, les proches (voisins, école, etc.) en parlent dans son dos... Bref, si cette jeune fille est troublée 10 ans plus tard, est-ce que ce sera à cause de l'épisode 1 ou de sa dramatisation socio-psycho-médico-médiatico-familiale en épisode 2 (sur le thème : "sois tu es une victime innocente, soit tu es une pute sotte, nous avons choisi la meilleure option pour toi ; assume-toi comme victime et construis ton identité là-dessus").

Bien sûr, chaque cas est particulier, loin de moi l'idée que les jeunes victimes d'inceste et de pédophilie avec violence ne souffrent pas de leur agresseur. Mais mélanger tout cela dans un maelström victimaire, tout en évitant soigneusement de poser la question du comportement sexuel de l'enfant / de l'ado, cela brouille les cartes.

Anonyme a dit…

@Charles pour Tony Duvert et sa sexualité précoce, nous avons fait une recherche et seulement 6% des enfants auraient du sexe entre 12 et 14 ans (entre eux le plus souvent), 40% vers l'âge de 16 ans, les autres plus tard, etc. Donc la sodomie dès l'age de 7 ans peut être oui, mais ce n'est pas très fréquent, et souvent les enfants très précoces ont été initiés par des adultes. Il ne faut pas oublier que Duvert vendait tout de même sa soupe, il avait intérêt à écrire que les enfants sont sexuels, que lui l'était enfant et ne souffrait d'aucun traumatisme. Sa vie prouve qu'il en avait malgré tout plus qu'il ne voulait bien le reconnaitre, et pourquoi pas ne psychanaliser Duvert après tout? Est-ce si normal de vivre seul avec sa mère à l'âge de 40ans, alors qu'il avait si durement condamné les mères? Avait-il des relations si pacifiques avec la sienne?

Pédophilie:

Si vous voulez mon point de vue à moi sur la question et pas en tant que responsable psychosocial et pas du tout en lien avec SH (je parle pour moi), et bien j'aurais tendance à penser qu'une petite fille ou un petit garçon c'est attirant pour beaucoup d'hommes, et je parle d'enfants prépubères. Et ils n'ont effectivement pas besoin d'avoir été abusés dans leur enfance pour être attirés par un enfant (voir toute l'histoire de l'humanité pour s'en convaincre, et l'Afghanistan en ce moment). Mais renier les séquelles des enfants, c'est renier une réalité. Les enfants développent des séquelles souvent très graves des abus.
Et on a remarqué aussi, que les enfants très sexuels ou les pédophiles ont souvent eux-mêmes subi des abus dans l'enfance. Certains ne s'en souviennent pas. Duvert a pu être abusé à 4 ans et avoir oublié.

C'est effectivement complexe.

@Adijicia, je m'adressais à Charles Muller, pas à un homme enfermé en psychiatrie pour schizophrénie (bien que les abus peuvent entrainer cette maladie justement) ou autres troubles graves du comportement. Bien sur qu'il y a des causes médicales graves (troubles bipolaires, autisme, trisomie, etc.) qui ont à voir avec la chimie du cerveau, les gènes, la physique médicale. Vous avez raison de me recadrer là dessus. Mais je pensais à la thérapie familiale, à la systémique, à l'analyse transactionnelle, j'avais cela en tête en lui répondant à lui. Je pensais aussi au secret de famille. Parfois les parents cachent aux enfants des secrets, et bien que la famille soit harmonieuse, les enfants même à l'age adulte se sentent mal. Cacher une adoption de l'enfant ou des parents (j'ai un cas proche de moi de cela, la mère qui a caché à son mari et ses enfants qu'elle était adoptée), cacher parfois une enfance douloureuse, bref, donner à sa famille une vitrine harmonieuse pour son bien être n'est pas toujours la solution idéale, car l'enfant sent beaucoup de choses, est très intuitif. J'avais cela aussi en tête, le côté Music Box (cf le film) de la vie parfois.
Je venais d'avoir une conversation le soir même avec une jeune femme sur ce sujet, jolie vitrine, qui cache sans doute des drames de type Music Box.

Pour revenir à Duvert, et pour relativiser ses souvenirs pédophiles enchanteurs: Le Maroc non? Il voyageait Duvert.

Pour la jeune fille de 14 ans: Comme vous avez raison de réagir là dessus mais comme vous avez raison. Je décroche complètement, mais complètement. Je ne comprends ni les journalistes, ni les associations, je ne comprends plus rien. Je n'ai rien compris à cette histoire. Du grand n'importe quoi. Et oui cela fait peur, on a l'impression d'un état policier, qui manque complètement de bon sens et de jugeotte, et de journalises sacrément hypocrites ou endoctrinés. Aucun recul. Oui à moi aussi, cela m'a fait peur. Et bien sur que l'on pense à Matzneff. Je ne parle pas au nom de SH (car chacun à son point de vue là dessus), mais moi je suis pour la majorité sexuelle à 14 ans. Elle est à 15 aujourd'hui, on est pas très loin. On imaginait le film Beau Père, un Patrick Dewaere en fuite. Comment peut-on utiliser le mot pédophilie pour un homme attiré par une jeune fille de 14 ans librement consentante quand la majorité sexuelle est à 15? C'est grave. Et oui, la police, la presse, ont dû être bien plus traumatisantes pour elle, que d'avoir fait une fugue avec cet homme (à moins qu'il soit dangereux vraiment, mais on ne sait rien sur lui).