16.12.08

Neurobésité

Plus de 91.000 personnes ont participé à une analyse génétique des variations de l’indice de masse corporelle, dont les résultats viennent d’être publiés dans Nature Genetics. Sur six nouveaux loci génétiques associés à l’obésité, cinq se trouvent exprimés dans le cerveau plutôt que dans les processus chimiques de métabolisation de l’énergie ou des lipides. Comme le remarque Ines Barroso (Wellcome Trust Sanger Institute), «avant 2007, on ne connaissait aucune association génétique avec l’obésité commune, mais depuis cette date, presque tous ceux qui ont été découverts influencent probablement des fonctions cérébrales». Les études de jumeaux donnent des résultats variables pour l’héritabilité de l’obésité, de 40 à 70 %.

4 commentaires:

Unknown a dit…

Ces résultats sont finalement peu surprenant puisque le centre qui commande la sensation de faim et de satiété se situe dans le cerveau.
Les études sur l'animal montrent par exemple qu'on peut stimuler l'hypophyse de rat de sorte à susciter la satiété, menant alors le rat à se laisser mourir de faim. Inversement si on provoque la faim, il mangera, jusqu'à en mourir.

Anonyme a dit…

C'est intéressant à partir du moment où cela ouvre des pistes sur la pathogénie, à savoir de quelle façon le gène est impliqué dans la régulation du poids...

C. a dit…

Oui, certes, et même des pro-hormones du tissu adipeux comme la leptine agissent finalement par leur interaction avec le système neuro-endocrinien central. Mais je trouve que cela induit un questionnement un peu contre-intuitif, donc intéressant : l'obésité est-elle une pathologie... de l'esprit ? Ce n'est certes pas sa représentation "populaire".

Anonyme a dit…

A ce sujet, il me semble possible de dire que l'obésité est la conséquence d'une disposition particulière 1 - à ne pas gérer son apport nutrionnel (le signal de satiété ne se fait plus entendre ) et 2 - la capacité de ne pas bruler cet apport trop rapidement (économie d'énergie en quelque sorte). L'industrie agro-alimentaire travaille méthodiquement à contourner les indicateurs de satiété depuis des années (par l'utilisation du sucre, par exemple, que nous retrouvons parfois en quantité dans de nombreux aliments catégorisés comme "salés"). Pour en revenir au deuxième point évoqué au dessus, il semble constituer un avantage adaptatif en situation d'instabilité alimentaire qui sest transformé en inconvénient dans la situation de stabilité alimentaire récente. Pas sûr que cela dure !