9.12.08
Dispositifs et dispositions
Dans un petit livre, le philosophe Giorgio Agamben se demande «qu’est-qu’un dispositif ?». A la suite de Michel Foucault, qui voyait dans le dispositif toute structuration active ou cognitive d’un rapport de pouvoir (un discours comme un asile ou une prison sont des dispositifs en ce sens), Agamben l’étend aux objets techniques de notre quotidien (un téléphone, une télévision, une automobile deviennent aussi des dispositifs). Ce qui m’étonne, chez Foucaut comme chez Agamben, c’est l’évacuation de l’observation la plus simple : un dispositif répond à une disposition. J’ai toujours l’impression qu’il y a chez ces auteurs une évidence implicite, non questionnée, selon laquelle le comportement (gestes et conduites) et la cognition (discours et opinions) des humains sont infiniment malléables par leur milieu d’action et d’interaction (dispositifs). Que différents dispositifs répondent à différentes dispositions, ou que différentes dispositions investissent un même dispositif de plusieurs manières d’être et de devenir, voilà qui me semble pourtant une hypothèse à réfléchir, au minimum.
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