4.11.08

Suivi suisse de suicide assisté

Je ne voudrais pas paraître morbide, mais le hasard de l’actualité concentre des recherches sur la mort en ce moment. Une équipe de chercheurs suisses (Université de Zurich, Fonds national suisse de la recherche scientifique) s’est penchée sur les patients de deux organisations d’aide au suicide, Exit (Suisse alémanique) et Dignitas. L'étude analyse 274 personnes euthanasiées dans le cadre de Dignitas, et 147 personnes chez Exit (entre 2001 et 2004). Parmi les résultats : les femmes sont nettement majoritaires dans cette pratique (64 % et 65 %) ; 91 % des patients de Dignitas sont étrangers, contre seulement 3 % chez Exit ; les patients souffrant de trouble incurable et létal étaient 79 % chez Dignitas et 67 % chez Exit. Cela indique qu’une proportion non négligeable de personnes (21 % et 33 %) choisit la mort pour en finir avec une existence jugée indigne d’être vécue. «Il s'agissait pour la plupart d'entre eux de personnes âgées chez lesquelles plusieurs maladies avaient été diagnostiquées, comme par exemple des affections rhumatismales ou des syndromes de douleurs», selon Susanne Fischer, sociologue et co-auteur de l'étude. Le nombre de personnes choisissant de mourir ainsi sans être atteint de maladie incurable était d’ailleurs en nette augmentation entre 2001 et 2004. Dans certains cas isolés, l’étude montre que Dignitas et Exit ont fourni une assistance au suicide à personnes souffrant de maladies psychiques, ce qui est théoriquement prohibé en raison du consentement nécessaire de la personne lors de l’euthanasie. Cela pose le problème des sujets souhaitant par avance, et en toute lucidité, être euthanasiés en cas de maladie cérébrale dégénérative (Alzheimer ou autres démences séniles).

Référence :
Fischer S. et al., Suicide assisted by two Swiss right-to-die organisations, Journal of Medical Ethics, 34, 810-814, doi:10.1136/jme.2007.023887

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Si on souscrit à Exit par exemple, à l'hôpital, on ne fait pas de réanimation si les fonctions cérébrales risquent d'être endommagées, pas de coma artificiel, ou de tétraplégie par exemple, en fait on signe un papier disant que l'on refuse l'acharnement thérapeutique.

Anonyme a dit…

http://www.exit-geneve.ch/adresses.htm

Anonyme a dit…

Article dans un quotidien suisse du 4 novembre.

Cliquer sous mon nom, les femmes auraient plus recours au suicide assisté que les hommes.

Anonyme a dit…

voir film d'olias barco "kill me please" sortie 3 nov 2010. ;-)