7.8.08

Gènes, cerveau, colère

Nous ne répondons pas tous de la même manière aux émotions exprimées par les autres. Hans Breiter et ses collègues se sont intéressés au gène CREB-1, à ses variantes et à ses effets dans le cerveau concernant la gestion des émotions. Ce gène n’a pas été choisi au hasard : de précédents travaux ont montré que son polymorphisme joue dans la capacité à contrôler sa colère, ainsi que dans le risque suicidaire chez les patients mâles et dépressifs.

La présente étude avait pour objet de vérifier si le polymorphisme de CREB-1 (le SNP rs4675690, variante d’une seule paire de bases) modifie le comportement des sujets sains. 28 patients dont 13 femmes, d’âge moyen de 29,2 ans, sans antécédent psychiatrique, ont examiné des photos de visages neutres, joyeux, tristes, effrayés ou colériques. Leur cerveau était examiné en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Dans un second test, les sujets voyaient le même type de visages, mais pouvaient varier en pressant sur un bouton la durée d’exposition de chaque photographie. Résultat : les variations du gène CREB-1 ont été associées dans la première expérience à l’intensité de la réponse aux visages colériques, notamment dans l’insula, une petite aire cérébrale connue pour réagir aux émotions négatives ; et les mêmes variations génétiques permettaient de prédire dans la seconde expérience la tendance à l’aversion pour ces visages, tendance qui se manifeste par une exposition plus courte.

Référence :
Perlis R.H. et al. (2008), Association of a polymorphism near CREB1 with differential aversion processing in the insula of healthy participants, Arch Gen Psychiatry, 65, 8, 882-892.

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