
Ce virus virophage a été baptisé Spoutnik car les chercheurs ont d'abord pensé qu’il était comparable aux fragments d'acides nucléiques dits « satellites » que l'on trouve régulièrement associés aux virus, et qui sont en quelques sortes de simple « détritus ». Mais en réalité, il s’agit d’un véritable virus et non de fragments libres d’ARN ou ADN. Incapable de se multiplier seul dans les cellules, il exploie le Mimivirus où il est produit parallèlement à son hôte. Parasite, il entraîne une diminution de la multiplication de Mimivirus ainsi que divers défauts de fabrication se caractérisant par des anomalies morphologiques. L'analyse du génome de ce virophage Spoutnik montre qu'il échange des gènes avec Mimivirus mais qu'il a aussi importé des gènes de virus d'autres domaines de la vie. Les chercheurs ont en effet découvert chez Spoutnick une composition génique toute particulière : des gènes de Mimivirus, un gène de virus d'archée et deux gènes proches de ceux des bactériophages.
Le virophage constitue donc une nouvelle famille virale et une nouvelle entité biologique. C'est un virus de virus qui permet notamment de réaliser le transfert latéral de gènes entre virus géants. Si une fable de la La Fontaine devait le décrire, son attendu serait l’inverse de celle du lion et du rat : « On a souvent besoin d’un plus gros que soi ». Ou dit autrement : il y aura toujours un faible pour exploiter le fort.
Référence :
La Scola B. at al. (2008), The virophage, a unique parasite of the giant Mimivirus, Nature, online pub., doi:10.1038/nature07218
Illustration : © Didier Raoult / CNRS.
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