3.4.08

Gènes pour jean slim

On sait tous que la nature est cruelle, les femmes plus que les autres, elles qui consacrent tant d’énergie et de ressources pour en contrer le cours (des régimes alimentaires à la chirurgie esthétique). Les travaux de l’équipe réunie par Gregory Livshits (faculté de médecine Sackler de l’Université de Tel Aviv) ne vont pas vraiment les réconcilier avec l’amor fati.

Les chercheurs se sont penchés sur 3180 jumelles anglaises, 509 monozygotes (vraies) et 1081 dizygotes (fausses), dont ils avaient préalablement mesuré la masse maigre (LEAN-tot), formant avec la masse grasse et la masse osseuse l’indice global de masse corporelle. Résultat : la masse maigre possède une forte héritabilité de 65 à 74%. Deux régions des chromosomes 12 et 14 montrent des liaisons significatives, deux autres (chromosomes 7 et 8) des associations moins claires. SI ce résultat est confirmé, il signifie que les deux-tiers des différences observées entre les individus en ce domaine seraient dus à leurs gènes plutôt qu’à leur mode de vie. Cela rejoint une observation que l’on a tous faite ou entendue un jour ou l’autre : « Je ne sais pas comment elle fait, elle ne se restreint en rien et elle est toujours maigre comme un clou ». Alors que sa copine a pris deux kilos rien qu'en pensant à un gâteau au chocolat.

Bien que les autorités de bio-éthique le déconseillent fortement (en mettant en garde contre le narcissisme, l’effet pervers de la publicité, le mauvais exemple des mannequins, et gna gna gna et gna gna gna), je suis sûr que les femmes seront pionnières le jour où ces cruelles déterminations pourront être corrigées. Cela fait quelques millions d’années que la sélection sexuelle pousse Homo sapiens à se dépasser et cela m’étonnerait que le mouvement s’arrête d’un coup par l’effet de quelque décret…

Référence :
Livshits G. et al. (2007), Linkage of genes to total lean body mass in normal women, J. Clin Endocrin Met, 92, 8, 3171-3176, doi:10.1210/jc.2007-0418

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