6.8.08

Vérité et action

De la vérité, il n’existe désormais aucune définition philosophique ou épistémologique consensuelle. Cette simple observation rappelle que le relativisme est devenu notre mode courant de pensée, pas seulement en morale. Je définis comme (provisoirement) vrai ce qui est scientifiquement établi ou, ce qui revient au même, je définis la science comme méthode de vérification. Mais j’admets volontiers qu’il s’agit d’une option parmi d’autres, posant elle-même de nombreux problèmes internes à la science et ne résolvant pas les divergences sur la vérité. En fait, comme Popper le faisait remarquer dans La connaissance objective, les débats des théoriciens ne doivent pas faire oublier la « préférence pragmatique » des hommes d’action : même s’ils ne font confiance à aucune théorie comme établissant le vrai avec certitude, ils manifestent des préférences pour les théories les mieux testées lorsqu’il s’agit de parvenir rationnellement aux objectifs de leur action. On peut voir cette sélection performative comme une condition d’évolution de la vérité dans les sociétés humaines.

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