6.8.08
Médecine nouvelle
On entend partout des diatribes moralisatrices sur la « médecine de confort » – par quoi il faut entendre tout acte médical qui outrepasse la guérison de la maladie ou la limitation de la souffrance. Plusieurs voix se mêlent à ce chapître : les névrosés du corps, les apologètes de la douleur, les dévots de la dignité, les zélotes de l’égalité, les comptables de la prévention, les esclaves volontaires de Mère Nature. Toute une armée d’esprits chagrins qui murmurent ou hurlent dans l’oreille de l’individu : ne cherche pas ton plaisir, n’accrois pas ta force, ne dépasse pas tes limites, satisfais-toi de ton sort, raisonne tes passions, corrige tes vices, sacrifie le futile à l’utile. Et surtout, surtout, plains avant toute chose le plus faible que toi, regarde la misère du monde et rougis de honte à la seule idée d’exprimer tes requêtes égoïstes. Mais tout cela tombe parfois dans l’oreille de sourds – et ceux-là n’entendent pas guérir leur surdité, ils cherchent au contraire des médecins d’un genre nouveau, capables de leur donner une santé d’un genre nouveau. Dans leur serment d’Hippocrate revisité, cette sentence : « Je mettrai mon art médical au service du désir, et non du seul besoin ».
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1 commentaire:
Ça sera un serment, mais plus celui d'Hippocrate.
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